

Courage, Ducky! On arrive !
" Life is a beat "
Courage, Ducky! On arrive !
En 1970, Andreas Baader crée le groupe terroriste "Rote Armee Fraktion". Appliquant une idéologie maoïste de guérilla urbaine (avec l'appui de l'Allemagne de l'Est), la "Bande à Baader" commet attentats et assassinats politiques. Naissent alors les "Années de plomb" allemandes, durant lesquelles l'Etat, en réplique au terrorisme et à l'émergence d'un puissant courant contestataire dans la jeunesse, met en place un dispositif sécuritaire et répressif sans précédent.
Dès juin 1972, les membres de la 1ère génération de la RAF sont arrêtés. Mais les attentats se poursuivent. Baader et ses lieutenant(e)s sont emprisonnés dans la prison de très haute sécurité de Stammheim, où ils sont soumis à des pratiques d'isolement et de privation sensorielle. Le 8 mai 1976, Ulrike Meinhof est retrouvée pendue dans sa cellule. L'enlèvement par la RAF d'Hans Martin Schleyer, patron des patrons allemands, en septembre 1977, puis le détournement d'un avion de la Lufthansa par un commando palestinien scellent le sort des autres prisonniers. Le 18 octobre, Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe sont retrouvés "suicidés" par arme à feu dans leurs cellules. Ingrid Schubert "se pend" à son tour en novembre. Entretemps, Schleyer aura été tué en représailles par
" Sous les morsures aveugles, la lumière agonise
Le jour mis en pièce cicatrise sous les cendres
Des nuits illuminées
Eclaboussées des cris
D'ombres sauvages traquées qui se laissent prendre
Douce uniformité (trait noir sur nos regards)
De formes émoussées
Fondues dans ce brouillard définitif
Don't lay your eyes on my mind
Down in Stammhein
Don't lay your hands on my brain
No place to hide
Les lendemains planifiés, nos souvenirs inutiles
Le temps figé s'est résigné à hurler présent
La musique psychiatrique
Tranxène, neuroleptiques
S'infiltre en toi, guide tes pas, droit devant
Les règles sont fixées (un triangle sur nos rêves)
Le décor est stressé
Déformé dans ce brouillard définitif
Don't lay your eyes on my mind
Down in Stammhein
Don't lay your hands on my brain
And no place to hide
And I hold myself tight
(In the final fog of Stammheim)
It's a nice place to die
To be handed suicide
La guérilla urbaine pour s'extirper des sangles
Accentue la pression, de l'ordre sur nos vies
Ses gestes détournés
A la fin nous étranglent
Implantent la peur dans nos pupilles rétrécies
Nous sommes sous influence (il n'y a pas d'issue)
Des larves sans défense
Rejoins les chiens dans le brouillard définitif
Don't lay your eyes on my mind
KZ methoden
Don't lay your hands on my brain
Stammheim-Belsen
And I hold myself tight
In the final fog of Stammheim
It's a nice place to die
To be handed suicide
Don't lay your eyes on my mind
Down in Stammhein
Don't lay your hands on my brain
No place to hide
Don't lay your eyes on my mind
KZ methoden
Don't lay your hands on my brain
Stammheim-Belsen. "
…
Madame est trop bonne. (A Claire.) Vous pouvez remercier Madame. Depuis le temps que vous l'admiriez.
Jamais je n'oserai
Tu pourras la faire retailler… Telles que je vous connais, je sais qu'il vous faut des étoffes solides. Et toi, Solange, qu'est-ce que je peux te donner ? Je vais te donner… Tiens, mes renards.
…
… Enfin. Vous avez de la chance qu'on vous donne des robes. Moi, si j'en veux, je dois les acheter …
………………………………………….
Nous adorons Madame.
Et vous avez raison. Que n'ai-je pas fait pour vous ?
Madame nous a vêtues comme des princesses. Madame a soigné Claire ou Solange, car Madame nous confondait toujours. Madame nous enveloppait de sa bonté. Madame nous permettait d'habiter ensemble ma sœur et moi. Elle nous donnait les petits objets dont elle ne se sert plus. Elle supporte que le dimanche nous allions à la messe et nous placions sur un prie-Dieu près du sien.
Ecoute ! Ecoute !
Elle accepte l'eau bénite que nous lui tendons et parfois, du bout de son gant, elle nous en offre !
Le taxi ! Elle arrive. Hein ? Que dis-tu ?
Je me récite les bontés de Madame.
Que d'honneurs ! Que d'honneurs… et de négligence. (Elle passe la main sur le meuble) Vous les chargez de roses mais n'essuyez pas les meubles.
" Does anybody here remember Vera Lynn ?
Remember how she said that
We would meet again
Some sunny day ? "
Agée d'à peine 23 ans au déclenchement de la guerre, Vera Lynn devint, par son émission "Sincerely yours", ses visites d'hôpitaux, ses concerts aux armées en Birmanie, "la chérie (l'Ange) des Forces armées".
En 1942, elle enregistra "We'll meet again", qui évoquait les amours séparées, l'incertitude des retrouvailles, l'attente de l'harmonie de la paix retrouvées :
" Continue de sourire
Comme tu le fais toujours
Jusqu'à ce que le ciel bleu chasse les sombres nuages
Dis bonjour de ma part
à mes copains
Dis-leur que je reviendrai bientôt,
Et ils seront heureux de savoir
que je chantais cet air
Quand tu m'as vu partir "
"We'll meet" accompagna les combattants britanniques, leurs familles et leurs bien-aimées jusqu'à la fin du conflit, dont elle devint l'hymne officieux.
Les soldats allemands, quant à eux, s'emparèrent de "Lili Marleen", bluette nostalgique créée par Lale Andersen en 1938, finalement "lancée" par la Radio militaire de la Wehrmacht à Belgrade, en 1942. Là encore, une femme s'appropriait et chantait la tristesse d'un homme, d'un combattant.
Adaptée d'un texte d'Hans Leip, écrit lors de le guerre précédente, en 1915, "Lili Marleen" est construite autour de l'image d'un lampadaire à l'entrée d'une caserne. Le narrateur retrouvait là sa bien-aimée, mais, guerre oblige, il ont été séparés...
Demeure la lanterne :
" Elle connaît tes pas
Ta démarche élégante
Tous les soirs, elle brille,
Mais elle m'a oublié depuis longtemps
Et s'il devait m'arriver malheur
Qui se trouverait sous la lanterne
Avec toi, Lili Marleen ?.. "
Pas de quoi vous inciter à monter à l'assaut, n'est-ce-pas ? C'est bien ce que pensa le régime nazi, qui tenta d'interdire "Lili Marleen", comme le montre Fassbinder dans le film éponyme.
Seulement voilà, on peut asservir, détruire des peuples et des êtres, mais pas des chansons…
Les soldats alliés s'emparèrent à leur tour de "Lili Marleen". Le Gouvernement de sa Majesté ordonna la création d'une version anglaise qu'interprétèrent Vera Lynn, of course, et Anne Shelton.
Le "Lili Marlene" anglais abandonna l'ambiance romantique et impressionniste germanique.
La strophe traduite plus haut devint :
" L'ordre vint de prendre le large
pour ailleurs, loin d'ici,
Etre confiné dans cette caserne
était plus que je ne pouvais en supporter
Je savais que tu attendais dans la rue
J'entendais tes pas
Mais ne pouvais te retrouver,
Ma petite Lili du Réverbère,
Ma Lili Marlène à moi ".
Oui, bon…
Interprète la plus célèbre, Marlene Dietrich n'enregistra la chanson qu'en 1944.
Star, elle eut droit à sa propre version.
Ce qui donna :
" Donne-moi une rose pour me montrer combien tu tiens à moi,
attachée à la tige, une boucle de tes cheveux dorés
Sûrement, demain tu auras le blues
Mais alors viendra un nouvel amour,
à toi, Lili Marleen,
vers toi, Lili Marleen ".
Dans le film, les spectacles dispensés aux soldats perdus dans la jungle sont de véritables shows hollywoodiens, avec créatures dénudées, déluge de décibels et pyrotechnie… Oubliées, les suaves marraines de guerre !..
"Chevauchées des Walkyries" mise à part, la BO d'"Apocalypse now" reflète ce qu'écoutaient les GI's harassés dans leur walkman. On passe d'"I can't get no satisfaction" des Stones à l'adéquat et crépusculaire "The End" des Doors, en passant par "Surfin' Safari" des Beach Boys, évocateur d'un paradis perdu.
Mais le symbole musical de la Guerre du Vietnam, c'est avant tout l'interprétation torturée de "The star spangled banner", l'hymne américain, par Jimi Hendrix, au Festival de Woodstock, apogée, en août 1969, de la contestation festive, hédoniste et pacifiste.
Portés, transportés par l'acide, le LSD ingurgité sans la moindre modération, Hendrix et son groupe émergèrent sur scène le lundi matin, alors que ces "trois jours de paix, de musique et d'amour" appartenaient déjà à l'histoire, ainsi que le "flower power" qui les avait suscités. Les accords vibrants, lancinants distordus, arrachés à sa guitare par l'ancien parachutiste de la "101th Airborne", marquaient la fin d'une époque qui avait revendiqué l'innocence.
J'ignore ce qu'écoutent les GI's pris aujourd'hui dans le guêpier irakien (courtesy of Georges W. Bush)... Mais, c'est bien connu, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était...
Pour produire sa musique révulsée et planante, Jimi Hendrix s'engageait corps et âme dans un duel avec amplis, puissance du son et ondes sonores.
and he was walking in the night
and he was singing a sad love song
and he was praying for his life
and the stars came out around him
he was thinking of his sins
and he's looking at his song-bird
and he's looking at his wings
there inside the garden
came another with his lips
said, 'Won't you come and be my lover?'
'Let me give you a little kiss'
and he came, knelt down before him
and fell upon his knees
said, 'I will give you gold and mountains
if you stay awhile with me'
and there was trouble taking place.
there inside the garden
they kissed, and the sun rose
and he walked a little further
and he found he was alone
and the wind, it gathered round him
he was thinking of his sins
he was looking at his song-bird
and he was looking at his wings
and there was trouble taking place.
Catherine
I gave you my heart, you left the thing stinking
I'd break from your spell if it weren't for my drinking
And the wind bites more bitter with each light of morning.
I envy the road, the ground you tread under,
I envy the wind, your hair riding over,
I envy the pillow your head rests and slumbers,
I envy to murderous envy your lover
'til the light shines on me
I damn to hell every second you breath
I envy
Oh my Catherine
For your eyes smiling
And your mouth singing
With time I'd have won you
With wile I'd have won you
For your mouth singing.
(extrait de "La pudeur - la réserve et le trouble" - Autrement).
(Afin d'épargner la pudeur de nos lectrices et lecteurs, certains passages ont été soumis à censure)
Par ailleurs, 48% des sondées comptent plus sur leurs vêtements favoris que sur leur compagnon pour se sentir sexy, bien dans leur peau… Il est vrai qu'un haut affriolant ou un jean près du corps ne passe pas son temps à mater les beautés qui passent…
Le bonheur serait donc non dans le pré ni dans le lit conjugal ou passionnel, mais chez Calvin Klein et compagnie.