18 mars 2007

Sauvons Ducky !!!

Officiellement, "Ducky" est un innocent canard en plastique jaune, exposé dans les pages "bien-être" de l'honorable "Catalogue Printemps-Eté 2007" de La Redoute (p 292). Son bleu regard candide, son bec d'un orange éclatant attirent la sympathie, évoquent irrésistiblement le bonheur paisible des bains pris dans l'enfance. Un œil ou un esprit porté sur la suspicion pourraient s'étonner que "Ducky" soit présenté comme "compagnon idéal pour un bain rempli de douceur et de volupté"… mais on a l'habitude, avec ces sacrés publicitaires!..

Seulement voilà : "Ducky" a une face cachée. Il peut également s'acheter en noir sur le site web de La Redoute. "Tiens donc", se dit l'observateur alarmé, "un compagnon de volupté aquatique, de noir vêtu… ". L'œil suspicieux balaie alors la rubrique à laquelle est (r)attaché Ducky. Il y trouve des "masseurs" aux formes oblongues, courbes ou plus tourmentées, d'un diamètre variant entre 3,5 et 4 cm, portant les noms poétiques de "Mini-chenille", "Va-et-vient", "Nervuré", "Rotatif double plaisir", "Rechargeable (sic) Durex", et, plus en accord avec Ducky : "Dauphin". Accompagnés des "Smartballs", ou boules de geisha high-tech, de "l'huile d'amour Kamasutra", ces "masseurs" (désignés plus explicitement sur le site) promettent "3 programmes de vibration réglables" ou vibrations et rotations réglables". Et allez donc !..

L'observateur à présent incrédule, hébété, considère d'un œil vitreux le candide palmipède… Quel rôle "Ducky" joue-t-il donc dans la féminine intimité de la salle de bain, sachant que, mais non, mais si, il est lui aussi alimenté par piles ?! L'esprit, alors, bat la chamade. Des scènes insoutenables, voire d'horreur se profilent. Non, ce petit canard jaune (ou noir, d'accord) pas lui, tout de même…

Aussi, en tant que Président et fondateur du COUAC (Comité onusien Unité et Action pour les Canards), je vous invite toutes et tous à envoyer le mail suivant à : www.laredoute.fr :

"Madame, Monsieur,

C'est avec horreur que je constate votre tentative de détourner l'innocent canard en plastique jaune de mon enfance vers des pratiques que la morale réprouve. Au nom du COUAC et de la morale commune, je vous informe donc que je suspendrai tout achat auprès de votre entreprise jusqu'à ce que le petit "Ducky" (jaune, ou même noir vendu avec 20% de réduction) soit retiré de votre site (immédiatement) et de votre prochain catalogue.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, mes respects consternés.

PS : Et enlevez-lui ces piles !"


Courage, Ducky! On arrive !

Pas de fumée sans feu...

Woodstock - Août 1969.
Je ne suis pas certain que l'ensemble des "hippie chicks" présentes aient été aussi sophistiquées...



Allelioulia !

Politicienne avertie, séductrice, femme d'affaires accomplie, Ioulia Timochenko a été "la Madonne de la Révolution orange" en Ukraine. Pour ses adversaires russophiles et russophones, elle est plutôt "la princesse du gaz", en référence à une ou deux enquêtes sur sa famille et elle à propos du négoce de cette précieuse matière première.
Quoi qu'il en soit, "Ioulia" comme l'appellant affectueusement les Ukrainiens, n'a pas fini de donner du fil à retordre au Président Viktot Iouchtchnko, son ancien allié.

Ténébreuse businesswoman brune en butte aux tracasseries de la justice, elle s'est muée en une jeune Ukrainienne blonde, arborant finalement de longues, longues tresses réunies sur sa tête en une coiffure traditionnelle.

Sommée un jour d'en prouver l'authenticité, elle les a simplement déployées en riant.

Dans la lointaine Ukraine, Ioulia symbolise les nouvelles femmes de pouvoir, conscientes des pouvoirs conjugués de leurs compétences et de leur féminité.

Je ne sais pas pourquoi, mais cela me rappelle quelqu'un(e). Une Française, plus précisément.

17 mars 2007

Don't lay your hands on my mind

En 1970, Andreas Baader crée le groupe terroriste "Rote Armee Fraktion". Appliquant une idéologie maoïste de guérilla urbaine (avec l'appui de l'Allemagne de l'Est), la "Bande à Baader" commet attentats et assassinats politiques. Naissent alors les "Années de plomb" allemandes, durant lesquelles l'Etat, en réplique au terrorisme et à l'émergence d'un puissant courant contestataire dans la jeunesse, met en place un dispositif sécuritaire et répressif sans précédent.

Dès juin 1972, les membres de la 1ère génération de la RAF sont arrêtés. Mais les attentats se poursuivent. Baader et ses lieutenant(e)s sont emprisonnés dans la prison de très haute sécurité de Stammheim, où ils sont soumis à des pratiques d'isolement et de privation sensorielle. Le 8 mai 1976, Ulrike Meinhof est retrouvée pendue dans sa cellule. L'enlèvement par la RAF d'Hans Martin Schleyer, patron des patrons allemands, en septembre 1977, puis le détournement d'un avion de la Lufthansa par un commando palestinien scellent le sort des autres prisonniers. Le 18 octobre, Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe sont retrouvés "suicidés" par arme à feu dans leurs cellules. Ingrid Schubert "se pend" à son tour en novembre. Entretemps, Schleyer aura été tué en représailles par la RAF. Assassinats terroristes et répression aveugle se poursuivront plus ou moins intensément jusqu'en 1990.

Ces sombres événements sont évoqués par "Marquis de Sade" en 1981 dans le titre "Final fog (brouillard définitif)", sur l'album "Rue de Siam". Chanteur et auteur des textes, Philippe Pascal manie avec talent ellipses et métaphores, une faculté rarement exprimée dans la pop et la chanson françaises… Voix, musique et rythmique impitoyable portent le morceau à son point d'incandescence.


" Sous les morsures aveugles, la lumière agonise
Le jour mis en pièce cicatrise sous les cendres
Des nuits illuminées
Eclaboussées des cris
D'ombres sauvages traquées qui se laissent prendre
Douce uniformité (trait noir sur nos regards)
De formes émoussées
Fondues dans ce brouillard définitif


Don't lay your eyes on my mind
Down in Stammhein
Don't lay your hands on my brain
No place to hide


Les lendemains planifiés, nos souvenirs inutiles
Le temps figé s'est résigné à hurler présent
La musique psychiatrique
Tranxène, neuroleptiques
S'infiltre en toi, guide tes pas, droit devant
Les règles sont fixées (un triangle sur nos rêves)
Le décor est stressé
Déformé dans ce brouillard définitif


Don't lay your eyes on my mind
Down in Stammhein
Don't lay your hands on my brain
And no place to hide
And I hold myself tight
(In the final fog of Stammheim)
It's a nice place to die
To be handed suicide


La guérilla urbaine pour s'extirper des sangles
Accentue la pression, de l'ordre sur nos vies
Ses gestes détournés
A la fin nous étranglent
Implantent la peur dans nos pupilles rétrécies
Nous sommes sous influence (il n'y a pas d'issue)
Des larves sans défense
Rejoins les chiens dans le brouillard définitif


Don't lay your eyes on my mind
KZ methoden
Don't lay your hands on my brain
Stammheim-Belsen
And I hold myself tight
In the final fog of Stammheim
It's a nice place to die
To be handed suicide
Don't lay your eyes on my mind
Down in Stammhein
Don't lay your hands on my brain
No place to hide
Don't lay your eyes on my mind
KZ methoden
Don't lay your hands on my brain
Stammheim-Belsen. "



  • D'un clic, des extraits de l'album "Rue de Siam"…
  • Les bontés de Madame

    Vraisemblablement inspiré par l'assassinat de leurs patronnes par les sœurs Papin en 1933, Jean Genet écrivit "Les Bonnes", mise en scène pour la première fois par Louis Jouvet au Théâtre de l'Athénée, en 1947. Cascadante, brillante, prenante, cette pièce explore l'univers clos de la névrose ancillaire, née du rapport ambigu, étouffant entre dominante et dominées.

    Madame (elle caresse la robe de velours rouge)
    … Ma belle "Fascination". La plus belle. Pauvre belle. C'est Lanvin qui l'avait dessinée pour moi. Spécialement. Tiens ! Je vous la donne. Je t'en fais cadeau, Claire !

    Solange :

    Madame est trop bonne. (A Claire.) Vous pouvez remercier Madame. Depuis le temps que vous l'admiriez.

    Claire :

    Jamais je n'oserai la mettre. Elle est si belle.

    Madame :

    Tu pourras la faire retailler… Telles que je vous connais, je sais qu'il vous faut des étoffes solides. Et toi, Solange, qu'est-ce que je peux te donner ? Je vais te donner… Tiens, mes renards.

    Madame :

    … Enfin. Vous avez de la chance qu'on vous donne des robes. Moi, si j'en veux, je dois les acheter …

    ………………………………………….

    Claire :

    Nous adorons Madame.

    Madame :

    Et vous avez raison. Que n'ai-je pas fait pour vous ?

    Claire :

    Madame nous a vêtues comme des princesses. Madame a soigné Claire ou Solange, car Madame nous confondait toujours. Madame nous enveloppait de sa bonté. Madame nous permettait d'habiter ensemble ma sœur et moi. Elle nous donnait les petits objets dont elle ne se sert plus. Elle supporte que le dimanche nous allions à la messe et nous placions sur un prie-Dieu près du sien.

    Madame (en coulisse) :

    Ecoute ! Ecoute !

    Claire :

    Elle accepte l'eau bénite que nous lui tendons et parfois, du bout de son gant, elle nous en offre !

    Madame (en coulisse) :

    Le taxi ! Elle arrive. Hein ? Que dis-tu ?

    Claire (très fort) :

    Je me récite les bontés de Madame.

    Madame (entre, souriante) :

    Que d'honneurs ! Que d'honneurs… et de négligence. (Elle passe la main sur le meuble) Vous les chargez de roses mais n'essuyez pas les meubles.


    Les Bonnes - Jean Genêt - Folio

    Photo : "Les Bonnes" par la Troupe "Sacré Théâtre", mise en scène de Ralph Yarrow - 2001
    Actrices : Dani Limon, Claudine Tourniaire



    14 mars 2007

    Déchirure


    Un instant de grâce intense ,
    où se suspend la domination,
    laissant place
    à la rêverie tendre
    émergée des mondes de l'enfance,
    de l'adolescence,
    à l'autre comme être
    et non sujet de désir,
    de possession.


    10 mars 2007

    War songs

    Ultime opéra rock symphonique, "The Wall" est hanté par la Deuxième Guerre mondiale, qui fit de Roger Waters, futur parolier, compositeur et bassiste de Pink Floyd, un précoce orphelin. Dans "Vera", Waters évoque Vera Lynn, figure féminine étroitement liée aux années de raids aériens, de fer et de sang :

    " Does anybody here remember Vera Lynn ?

    Remember how she said that

    We would meet again

    Some sunny day ? "

    Agée d'à peine 23 ans au déclenchement de la guerre, Vera Lynn devint, par son émission "Sincerely yours", ses visites d'hôpitaux, ses concerts aux armées en Birmanie, "la chérie (l'Ange) des Forces armées".

    En 1942, elle enregistra "We'll meet again", qui évoquait les amours séparées, l'incertitude des retrouvailles, l'attente de l'harmonie de la paix retrouvées :

    " Continue de sourire

    Comme tu le fais toujours

    Jusqu'à ce que le ciel bleu chasse les sombres nuages

    Dis bonjour de ma part

    à mes copains

    Dis-leur que je reviendrai bientôt,

    Et ils seront heureux de savoir

    que je chantais cet air

    Quand tu m'as vu partir "

    "We'll meet" accompagna les combattants britanniques, leurs familles et leurs bien-aimées jusqu'à la fin du conflit, dont elle devint l'hymne officieux.

    Les soldats allemands, quant à eux, s'emparèrent de "Lili Marleen", bluette nostalgique créée par Lale Andersen en 1938, finalement "lancée" par la Radio militaire de la Wehrmacht à Belgrade, en 1942. Là encore, une femme s'appropriait et chantait la tristesse d'un homme, d'un combattant.

    Adaptée d'un texte d'Hans Leip, écrit lors de le guerre précédente, en 1915, "Lili Marleen" est construite autour de l'image d'un lampadaire à l'entrée d'une caserne. Le narrateur retrouvait là sa bien-aimée, mais, guerre oblige, il ont été séparés...

    Demeure la lanterne :

    " Elle connaît tes pas

    Ta démarche élégante

    Tous les soirs, elle brille,

    Mais elle m'a oublié depuis longtemps

    Et s'il devait m'arriver malheur

    Qui se trouverait sous la lanterne

    Avec toi, Lili Marleen ?.. "

    Pas de quoi vous inciter à monter à l'assaut, n'est-ce-pas ? C'est bien ce que pensa le régime nazi, qui tenta d'interdire "Lili Marleen", comme le montre Fassbinder dans le film éponyme.

    Seulement voilà, on peut asservir, détruire des peuples et des êtres, mais pas des chansons…

    Les soldats alliés s'emparèrent à leur tour de "Lili Marleen". Le Gouvernement de sa Majesté ordonna la création d'une version anglaise qu'interprétèrent Vera Lynn, of course, et Anne Shelton.

    Le "Lili Marlene" anglais abandonna l'ambiance romantique et impressionniste germanique.

    La strophe traduite plus haut devint :

    " L'ordre vint de prendre le large

    pour ailleurs, loin d'ici,

    Etre confiné dans cette caserne

    était plus que je ne pouvais en supporter

    Je savais que tu attendais dans la rue

    J'entendais tes pas

    Mais ne pouvais te retrouver,

    Ma petite Lili du Réverbère,

    Ma Lili Marlène à moi ".

    Oui, bon…

    Interprète la plus célèbre, Marlene Dietrich n'enregistra la chanson qu'en 1944.

    Star, elle eut droit à sa propre version.

    Ce qui donna :

    " Donne-moi une rose pour me montrer combien tu tiens à moi,

    attachée à la tige, une boucle de tes cheveux dorés

    Sûrement, demain tu auras le blues

    Mais alors viendra un nouvel amour,

    à toi, Lili Marleen,

    vers toi, Lili Marleen ".

    Plus glamour, indeed.

    Revenons au double album "The Wall". Lorsqu'il sortit, en 1979, la Deuxième Guerre mondiale était vieille de 34 ans. Celle du Vietnam s'était achevée 4 ans plus tôt. Confrontation délirante, ravageuse, elle fit s'affronter un peuple asiatique sous la férule d'un gouvernement communiste et la technologie, les enfants égarés d'une grande puissance matérialiste, impérialiste. Elle conclut le triste cycle initié en 1939.

    La décomposition qu'entraîna ce conflit dans la société et l'âme américaine est rendue, puissance 10, dans le magistral "Apocalypse now" de Francis Ford Coppola, sorti lui aussi en 79. On y voit cette nouvelle génération de soldats, jeunes péquenots ricains paumés, plongés dans l'enfer pour un an, tenant à coup de "H", de rock et de "LSD".

    Dans le film, les spectacles dispensés aux soldats perdus dans la jungle sont de véritables shows hollywoodiens, avec créatures dénudées, déluge de décibels et pyrotechnie… Oubliées, les suaves marraines de guerre !..

    "Chevauchées des Walkyries" mise à part, la BO d'"Apocalypse now" reflète ce qu'écoutaient les GI's harassés dans leur walkman. On passe d'"I can't get no satisfaction" des Stones à l'adéquat et crépusculaire "The End" des Doors, en passant par "Surfin' Safari" des Beach Boys, évocateur d'un paradis perdu.

    Mais le symbole musical de la Guerre du Vietnam, c'est avant tout l'interprétation torturée de "The star spangled banner", l'hymne américain, par Jimi Hendrix, au Festival de Woodstock, apogée, en août 1969, de la contestation festive, hédoniste et pacifiste.

    Portés, transportés par l'acide, le LSD ingurgité sans la moindre modération, Hendrix et son groupe émergèrent sur scène le lundi matin, alors que ces "trois jours de paix, de musique et d'amour" appartenaient déjà à l'histoire, ainsi que le "flower power" qui les avait suscités. Les accords vibrants, lancinants distordus, arrachés à sa guitare par l'ancien parachutiste de la "101th Airborne", marquaient la fin d'une époque qui avait revendiqué l'innocence.

    J'ignore ce qu'écoutent les GI's pris aujourd'hui dans le guêpier irakien (courtesy of Georges W. Bush)... Mais, c'est bien connu, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était...

    Hendrix, le corps électrique

    Pour produire sa musique révulsée et planante, Jimi Hendrix s'engageait corps et âme dans un duel avec amplis, puissance du son et ondes sonores.

    " En temps normal, Hendrix réglait ses Marshall au maximum de volume et de tonalité, tous les boutons sur 10, et il ajustait le niveau sonore directement sur sa guitare. Des années d'expérience lui avaient appris à positionner son corps et son instrument par rapport aux coffres de haut-parleur de façon à ce que les feed-backs obtenus modulent le son à sa guise : en tonalité haute et harmonique, basse et basique, ou intermédiaire. Pour des numéros de bruitisme pyrotechnique tels que "Machine gun" à son paroxysme ou l'intro du "Wild Thing" de Monterey, il provoquait une pure explosion de son en cognant sur la guitare, "sélectionnait" la fréquence requise en bougeant en avant et en arrière jusqu'à ce qu'elle émerge de la mêlée, la modifiait en actionnant le vibrato, et 'interrompait" le son ou le faisait "flotter" en s'interposant lui-même entre les micros de sa guitare et les haut-parleurs des amplis. Quand il voulait revenir à une technique conventionnelle, il pouvait le faire en baissant le volume de sa guitare jusqu'à un niveau plus "maniable", et sortir ensuite des sons en feed-back. "

    Il y a donc fusion entre l'esprit explosé de l'artiste, sa position dans l'espace, dans le flux sonore, et les vibrations reçues par son public. Dans ses paroxysmes répétés, saturés, réverbérés, les jaillissements électrifiés d'Hendrix sont fondamentalement, essentiellement humains, jaillis du plus profond de l'humain.


    Extrait de : "Jimi Hendrix, vie et légende", Charles Shaar Murray (Points Seuil )


  • D'un clic, le site "officiel" sur Jimi...
  • 6 mars 2007

    Rappelle-toi, Barbara

    Actrice intense, plus que star, Barbara Sukowa a apporté sa vibrante contribution à l'oeuvre de Fassbinder ("Berlin, Alexander Platz" - "Lola"), Margarethe Von Trotta ("Rosa Luxemburg" - Prix d'interprétation Féminine, Cannes, 1986) et Lars Von Trier (l'envoûtant et hanté "Europa").

    2 mars 2007

    College Humor

    Un peu de l'innocence des années 30...

    No need


    Illustration : "Summer evening" - Hopper (détail)

    Texte extrait de : "Cold blood" - Lynda La Plante



    25 février 2007

    Lustful gardens

    24 février 2007

    PJ Harvey : "Is this desire?"

    "Is this desire ?". Dans cet album intense, ténébreux, sorti en 1998, P.J Harvey explore les faces ambigües de la sexualité. Deux textes denses, brûlants, par une"songwriter" talentueuse…

    The Garden

    and he was walking in the garden
    and he was walking in the night
    and he was singing a sad love song
    and he was praying for his life
    and the stars came out around him
    he was thinking of his sins
    and he's looking at his song-bird
    and he's looking at his wings
    there inside the garden
    came another with his lips
    said, 'Won't you come and be my lover?'
    'Let me give you a little kiss'
    and he came, knelt down before him
    and fell upon his knees
    said, 'I will give you gold and mountains
    if you stay awhile with me'
    and there was trouble taking place.
    there inside the garden
    they kissed, and the sun rose
    and he walked a little further
    and he found he was alone
    and the wind, it gathered round him
    he was thinking of his sins
    he was looking at his song-bird
    and he was looking at his wings
    and there was trouble taking place.

    Catherine

    Catherine De Barra, you've murdered my thinking
    I
    gave you my heart, you left the thing stinking
    I'd break from your spell if it weren't for my drinking
    And the wind bites more bitter with each light of morning.
    I envy the road, the ground you tread under,
    I envy the wind, your hair riding over,
    I envy the pillow your head rests and slumbers,
    I envy to murderous envy your lover
    'til the light shines on me
    I damn to hell every second you breath
    I envy
    Oh my Catherine
    For your eyes smiling
    And your mouth singing
    With time I'd have won you
    With wile I'd have won you
    For your mouth singing.


  • D'un clic, sur PJ, sur ce blog : "Polly Jean"…

  • Hillary, te fais pas de Bill !

    Me serais-je trompé sur Hillary Clinton ?.. Je voyais dans sa campagne "Hillary said..." une manifestation d'indépendance, d'affirmation de soi. Et voilà que Bill, oui, Bill, l'ancien Président, l'époux (volage)arrive en renfort !

    L'homme entoure de ses bras puissants sa frêle compagne. Le message subliminal et textuel est simple "Démontrez l'ampleur et la profondeur du support à Hillary"…en levant un million de dollars en une semaine. En fait, ce n'est pas un homme qui assiste Hillary... un ange, plutôt, protecteur, arborant dans un halo barbe et vêtements blancs. En parfait contraste avec sa compagne, de noir vêtue. Alors que lui regarde vers le passé, elle scrute l'avenir (avec des lunettes noires, il est vrai). Bill Clinton est ici le fantôme d'une Présidence d'avant, transmettant sa force et sa foi à l'épouse qui se lance à la conquête de la Maison Blanche.

    Mirage berbère

    Les peintres orientalistes, des photographes commerciaux comme Lehner et Landrock ou l'Algérois Geiser ont transposé sur la femme berbère l'imaginaire occidental du harem et des créatures voluptueuses parées de somptueux bijoux. Naissait ainsi un personnage dénudé, orné, à fort pouvoir érotique. C'est vrai, les femmes kabyles portaient de lourds bijoux d'argent pur ou niellé. Ceux-ci manifestaient leur statut, leur potentiel sexuel, le rang et surtout la situation sociale, patrimoniale de leur famille, de leur tribu. Elles n'exhibaient pas leur nudité pour autant ! C'est dans les ateliers, dans les bordels coloniaux que vivait cet imaginaire de la femme d'ailleurs, sensuelle, tentatrice, en attente de l'étreinte.

    Ce malentendu a été exploré par le maître de ce blog, dans un texte intitulé "Le grand voile bat comme une aile". Ce titre fait référence à une nouvelle de Guy de Maupassant sur les Ouled Naïl, authentique caste de prostituées chamarrées, dont "l'exotisme" tarifé ravissait peintres, écrivains et colons français.

    21 février 2007

    Augenblick

    Au-delà de la grille,
    des frontières contraintes de l'enfance,
    un regard sur l'avenir, sur la vie...

    Photo : Andreas Hering

    19 février 2007

    Mine de rien...

    Quelques ligne éclairantes de Véronique Perrin sur une pudeur islamique à sens unique...

    " ... Il faut donc isoler le beau sexe, cloîtrer la femme, voiler son corps, assourdir sa voix. Prise au ras du tapis de prière, la pudeur musulmane vise surtout à maintenir la paix sociale. Tout se passe comme si l'instinct sexuel échapait totalement au contrôle de l'homme. Comme si la femme, allumeuse en diable, était une bombe ambulante dont la chevelure serait la mèche. Comme si le sexe de l'homme n'était qu'une allumette prête à craquer devant la première femelle venue. Et c'est ainsi qu'un voile de pudeur recouvre la femme. Le Coran en loue la vertu et la Sunna renchérit. Il vise d'ailleurs moins à dérober au regard la femme proprement dite qu'il veille à ne donner aucune prise à la concupiscence mâle. Une très proche parente, hors circuit de la séduction, une vieille femme, pourraient se dévoiler sans péril. Mais la jeune fille, l'épouse active, la femme mûre, doivent non seulement se couvrir mais aussi veiller à ce que l'étoffe du voile soit la plus épaisse et la plus ample possible... La pudeur ne procède pas seulement de l'intention, elle implique la précaution. Pas de parfum ou de clinquant ni de bruit de marche. Satan ne manquerait pas d'en caresser avec l'oreille, l'oeil et l'odorat du mâle. La croyante doit marcher dans la rue comme sur un champ miné, mine de rien. La voix fait partie de son intime féminité. Elle ne doit pas souffler mot en présence d'un étrange

    (extrait de "La pudeur - la réserve et le trouble" - Autrement).


    Condomnation éternelle

    - T'as vu ?..
    - J'ai vu quoi ?
    - New York. New York, USA.
    - Oh, c'est haut. Oui, et après ?..
    - La Mairie lance un nouveau package de préservatifs. Des condoms gratuits. Avec le look de la signalisation du tube newyorkais.
    - Du subway.

    - C'est quoi le rapport entre capotes et subway ?
    - Réfléchis...
    - Je ne fais que cela.
    - Evocation freudienne. La grosse rame lancée à toute vitesse dans un long tunnel.
    - …
    - Ca ne plaît pas aux Cathos… Ils protestent.
    - Pourquoi ?
    - C'est immoral. Si tu distribues des capotes gratuites, les irresponsables vont s'*** en l'*** par tous les ***.
    - Ca lui va bien, à l'Eglise américaine, elle qui est au bord de la banqueroute avec les procès pour pédophilie.
    - Tu l'as dit…
    - C'est un vieux truc religieux, ça. Dès que tu en parles, tu pèches. Ou tu vas pécher.
    - Exactement.
    - Tant que tu n'as pas de préservatif sous la main, tu ne songes absolument pas à ***.
    - Voilà.
    - Idem chez les Islamistes de catégorie 1. Voir la femme, fût-ce un fragment de cheville, c'est ***, déclencher immédiatement une envie de la ***.
    - Absolument, voir message plus haut.
    - "Mine de rien" ?
    - Exactly.
    - En y réfléchissant bien…
    - Oui…
    - C'est un peu pareil pour les "politiquement corrects". Si tu ne prononces pas certains mots, tout va mieux.
    - Mmmm.
    - Ce n'est pas la réalité qui compte, mais le compte-rendu de la réalité. Catholiques, Islamistes et Politically corrects, même combat. Contrôler mots, attitudes et discours, mais ne pas vraiment améliorer le réel.
    - Tu te fais du mal, là…
    - Mais non.
    - Mais si…
    - Embrasse-moi !

    (Afin d'épargner la pudeur de nos lectrices et lecteurs, certains passages ont été soumis à censure)

    15 février 2007

    What "Hillary" said...

    Appelez-la "Hillary"

    En novembre 2008, les Américains voteront peut-être pour Hillary Clinton. Enfin, non, ils choisiront "Hillary for President". Voilà qui change tout. "Hillary", c'est chaleureux, familier. Je ne vote pas pour une représentante de l'establishment politique, mais pour une femme, une amie. Une personne qui saura m'écouter, me comprendre. Si je suis une femme, je voterai pour une consoeur détachée de tout lien avec un homme. Un ancien Président en l'occurrence, pas un mauvais, mais qui a terminé sa carrière englué dans le plus ahurissant des procès, mettant sur scène une jeune stagiaire de la Maison Blanche aux talents ludiques affirmés. Je ne choisirai donc pas une "Clinton", mais "Hillary". Une femme avec une nouvelle et familière identité, qui roule pour elle, et pour moi, libérée de la tutelle masculine et scandaleuse de son époux. Ainsi, sur un sujet aussi sérieux et inquiétant que l'éventuelle intervention américano-bushienne en Iran, c'est "Hilary" qui a pris position au Sénat. Chez nous, le compte-rendu des déclarations de Ségolène Royal sur la politique africaine de la France pourrait-il être précédé de "Ségolène a déclaré..." ? Pas très évident...

    8 février 2007

    Sur la peau, ou dans la peau ?..

    61% d'entre elles pensent qu'il serait pire de perdre leur vêtement favori que de se priver de sexe un mois durant.

    Une majorité monterait la barre à 15 mois d'abstinence contre des placards remplis de nouvelles fringues. 2% de fanatiques renonceraient même aux échanges rapprochés et autres siestes crapuleus
    es pendant 3 ans !..

    De qui s'agit-il ? De 1 000 Américaines entre 18 et 54 ans récemment sondées sur leur potentiel affectif et sensuel envers, respectivement, les hommes et les habits.

    Les femmes, du moins les Américaines, préfèreraient donc les vêtements aux mecs.

    Par ailleurs, 48% des sondées comptent plus sur leurs vêtements favoris que sur leur compagnon pour se sentir sexy, bien dans leur peau… Il est vrai qu'un haut affriolant ou un jean près du corps ne passe pas son temps à mater les beautés qui passent…

    Le bonheur serait donc non dans le pré ni dans le lit conjugal ou passionnel, mais chez Calvin Klein et compagnie.

    Je trouve ce sondage, je l'avoue, très alarmant. Je me sens, à mon tour, remis en cause, insécurisé, non désiré. Malheureusement, le niveau actuel de mon compte en banque ne me permet pas de foncer chez Hugo Boss, ou non, plutôt, Kenzo, pour soulager mes angoisses.

    Femmes de France, pays du "toujours l'amour", de la séduction, de Jeanne Moreau, Brigitte Bardot, Emmanuelle Béart et autres Audrey Tatou, rassurez-moi, vous ne préférez pas Gap ou Zara à vos hommes chéris, tout de même ?.. Vous ne seriez pas du genre à anticiper les soldes un mois à l'avance, et à vous y précipiter, si possible, dès la première heure ?

    Rassurez-moi !..


    Source : Reuters – Sondage Unilever.
    Photo : "9 1/2 Weeks", d'Adrian Lyne.


    5 février 2007

    Chère, très chair...

    Une belle variation du photographe Marc Lagrange sur le thème du corset. A partir de la contrainte, du façonnage du corps, il crée une liberté, une réminiscence remodelée. L'effet de reflet crée une ronde sereine, immobile.

  • D'un clic : Marc Lagrange, photos sensuelles

  • 2 février 2007

    Ethique

    - Tu as entendu Sarkozy ?
    - Sûrement... à propos de quoi ?
    - Il veut soutenir ceux qui se lèvent tôt.
    - Ah oui...
    - L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
    - Je préfère la version anglo-saxonne : "The early bird gets the worm".
    - L'oiseau matinal...
    - choppe le ver. Exactement. Et ça pose un sacré problème éthique.
    - Ah.
    - Et oui. Si on ne peut nier que l'oiseau a été récompensé de sa matinalité , ou matinalitude, quid du ver ?
    - Le ver ?
    - Qui s'était levé bien tôt, lui aussi, afin de remplir sa fonction : "contribuer à la fertilité des espaces arables en creusant de petits tunnels, aérer la terre et l'enrichir par ses apports organiques".
    - Sans blague?
    - Sérieux. Objectivement, tous ceux qui se lèvent de bonne heure ne reçoivent pas la même récompense.
    - Mais il pensait aux ouvriers, non, Sarkozy ?
    - Peut-être. Qu'est-ce qu'elle en dit, Ségolène Royal, elle, des ouvriers matinaux ?
    - Je ne sais pas, elle se documente sur eux. Elle veut "mieux les connaître".
    - Comme Sarkozy ?
    - Comme Sarkozy.