24 février 2007

Mirage berbère

Les peintres orientalistes, des photographes commerciaux comme Lehner et Landrock ou l'Algérois Geiser ont transposé sur la femme berbère l'imaginaire occidental du harem et des créatures voluptueuses parées de somptueux bijoux. Naissait ainsi un personnage dénudé, orné, à fort pouvoir érotique. C'est vrai, les femmes kabyles portaient de lourds bijoux d'argent pur ou niellé. Ceux-ci manifestaient leur statut, leur potentiel sexuel, le rang et surtout la situation sociale, patrimoniale de leur famille, de leur tribu. Elles n'exhibaient pas leur nudité pour autant ! C'est dans les ateliers, dans les bordels coloniaux que vivait cet imaginaire de la femme d'ailleurs, sensuelle, tentatrice, en attente de l'étreinte.

Ce malentendu a été exploré par le maître de ce blog, dans un texte intitulé "Le grand voile bat comme une aile". Ce titre fait référence à une nouvelle de Guy de Maupassant sur les Ouled Naïl, authentique caste de prostituées chamarrées, dont "l'exotisme" tarifé ravissait peintres, écrivains et colons français.

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