24 décembre 2006

Pure hate

Message personnel à l'allure de pictogramme,
ou l'inverse ?
Détournement d'un code graphique
habituellement dévolu
à de sages messages consensuels...


Hey, Jude...


Dans "IQ", ce film de Spielberg baigné par le génie de Kubrick, Jude Law compose un troublant personnage de gigolo androïde. L'ensemble de l'oeuvre est imprégnée du puissant réalisme de l'a-normal, qui en fait plus qu'un divertissement S-F à grand budget.

16 décembre 2006

Eve


Eve, par Juillard.
Des proportions de super-woman,
à croquer, néanmoins...


American circus

Un cocktail typique de confrontation raciale, de contorsion des faits par des avocats ruineux et talentueux, et de sensationnel médiatique a marqué l'arrestation et le procès d'OJ Simpson.

Le 12 juin 1994, Nicole Brown Simpson, divorcée d'O.J Simpson après qu'il eût abusé d'elle, et son falot compagnon Ronald Goldman sont retrouvés morts, assassinés, dans la demeure de la jeune femme, à Los Angeles. L'enfant d'OJ et Nicole dort à l'étage.

Au lieu de se rendre à la convocation de la police, le 17 juin, Simpson choisit la fuite. Une fois repéré, cela devient rapidement un cirque américain, digne des "Blues Brothers", avec fugitif fonçant sur l'autoroute déserte, quelques dizaines de voitures de police la suivant, gyrophares et sirènes actionnés, hélicoptères TV retransmettant le tout en direct, et automobilistes à l'arrêt encourageant le fuyard… Moteur ! Action !..

Time Magazine rend un fier service à Simpson en publiant en couverture la photo prise après son arrestation par la police de Los Angeles, sa couleur de peau ayant été assombrie en PAO. A partir de cet instant, il ne s'agit plus d'un meurtre mais d'une question raciale, et les 11 avocats de l'ancien footballeur, puis médiocre acteur, voient s'ouvrir d'alléchantes perspectives, en particulier en accusant de racisme Mark Fuhrman, enquêteur-clé.

Les Etats-Unis ressuscitent pour l'occasion la fracture entre Noirs et Blancs, les premiers soutenant leur "frère" (qui s'était pourtant peu intéressé à sa communauté une fois qu'il avait trouvé la gloire). Le procès ayant lieu à Los Angeles, on craint même une renaissance des émeutes raciales de 1992, au cas où Simpson serait reconnu coupable. Ambiance…

Les audiences s'étalent sur 9 mois. Elles sont bien évidemment surmédiatisées, retransmises en continu sur certaines chaînes, se distinguant peu, alors, des perpétuelles séries TV ayant pour cadre commissariats de police et prétoires. L'accusation présente un faisceau de preuves accablant (traces de sang, empreintes, ADN…) appuyé sur les sévices infligés à sa femme par le passé, et deux appels qu'elle avait passés à police-secours en 1993, alors qu'il était entré chez elle par effraction. Mais Simpson ne peut complètement enfiler un gant accusateur.

Il est acquitté par un jury composé très majoritairement de femmes de la communauté noire.

Simpson est par contre reconnu coupable dans un procès civil intenté par les parents de Goldman, mais reste à l'abri du besoin, sa pension de joueur ne pouvant être saisie, ni sa maison en Floride. Il parvient même à enlever la garde de sa fille à ses ex-beaux-parents.

Officiellement, nul ne sait qui a égorgé Nicole Brown Simpson...


  • D'un clic, une vue approfondie du procès Simpson, sur "Crimelibrary.com"…
  • Rikki Kasso

    Le monde troublé de Rikki Kasso...

    14 décembre 2006

    Le sourire de l'Ange

    Dans la "Dolce vita", Fellini met en scène l'impossible rencontre entre un fêtard éreinté et un être juvénile, messager de l'au-delà, d'un au-delà en soi.

    A la fin de la "Dolce Vita", le personnage de Mastroianni se retrouve au petit matin sur une plage, en compagnie de sa bande de fêtards. Pas vraiment scandaleuse, la nuit qui les a réunis a plutôt semblé dénuée d'inspiration, tristounette. Soudain, Marcello voit son attention attiré par une jeune fille au visage angélique, de l'autre côté d'un modeste estuaire creusé par la marée dans le sable. Elle lui sourit, lui fait signe, lui parle dans le fracas des vagues. Il la voit. Mais il ne l'entend pas. Il ne la comprend pas.

    Elle est si loin, si proche. Eloignée de son monde aux plaisirs blasés. Familière, née de la mer et de l'aube, avec sa vêture sobre, ses cheveux tirés.

    C'est l'appel de l'Ange, celui de l'ailleurs, d'un ailleurs qu'il serait si simple à Marcello d'approcher, de toucher, si l'obstacle principal n'était en lui.

    L'Ange rencontrée ici n'est pas celle de la morale, de la pudeur face au monde de la nuit, de la débauche, mais de l'ouverture de l'esprit et des sens, de l'accès possible à une vérité, une réalité intérieure.

    L'opportune conclusion d'un film semé de symboles sacrés (le Christ géant transporté par hélicoptère, l'apparition miraculeuse).

    Une histoire en quête de grâce…

    12 décembre 2006

    "morgen" -1- Les paupières à vif (extrait)

    Jeune Allemande de très bonne famille, Else voit sa vie brillante, aisée, brisée à 26 ans. Enlevée pour des motifs politiques, elle subit quatre mois de réclusion humiliante, avilissante. Libérée contre rançon, la jeune femme fait la rencontre improbable d'un homme plus âgé, qui lui redonne vie par sa tendresse, sa considération. Confrontée à nouveau à une mort sanglante, Else reconstruit sa vie en une contrée lointaine, forte d'elle-même, de son fils, de l'amour, de toutes les formes d'amour qu'elle porte en elle et suscite. Par touches impressionnistes, "morgen" narre son histoire.

    Chapitre 1 - Les paupières à vif (extrait)

    La porte de la caminette s'ouvre.
    La voix lourde de menaces, précise, mécanique, s'élève une fois encore. Les sacs de jute sont ôtés par des hommes pressés, aux aguets. La grande fille blonde apparaît allongée, jambes repliées, mains et chevilles menottées, yeux et lèvres obturés.
    Une fois les bracelets métalliques ouverts, ils la mettent debout sans ménagement. Comme d'habitude.
    Sa respiration est courte. Elle vacille.

    L'air frais baigne son visage asservi. Les odeurs de moisi, d'essence et de caoutchouc vieillissant se dissipent.
    Ses yeux et ses lèvres demeurent clos par de larges bandes d'adhésif noir. Ses poignets, ses chevilles sont douloureux. Elle sent la morsure qu'a laissée l'acier sur eux. Sa gorge est sèche.
    Elle inspire, très fort.
    Demeure strictement immobile - leur dressage a été efficace - puis écoute :
    - Ne te retourne pas. Ne cherche pas à nous voir, ni nous, ni le camion, ni son numéro. Tu vas compter jusqu'à cent, et tu ne bouges pas avant que ce soit fini, OK ? Ce serait dommage de te faire buter maintenant.

    Il la fait avancer en lui tenant le coude. La plaque contre un mur rugueux. Maintient la pression sur sa nuque quelques instants. Tremblante, elle prend conscience du vent froid et pénétrant.


    (...)

    Des épines pour Rosetta


    Dans "Rosetta" des Frères Dardenne (1999), Emilie Dequenne campe le personnage d'une adolescente prolétaire en quête permanente de salut, entre vie au camping, mère irresponsable et alcoolique et marché du travail impitoyable.


    Cette course désespérée et pleine d'énergie est rendue encore plus oppressante par une caméra proche, mouvante qui abandonne rarement l'héroïne. C'est une intense saga quotidienne dans une vie sans issue, si ce n'est celle de la jeunesse, de l'énergie, de la vie réduite à ses composantes élémentaires : un toit, de la nourriture, de l'eau, dans un univers dénué de tendresse. La vie réduite à la réalité de la survie.

    6 décembre 2006

    Doux venin


    Une graphique dédicace de Miguel-Angel Prado pour son album "Venin de femmes".


    Nativité


    Christopher Gilbert

    Mine de rien

    Une approche éclairante de la pudeur selon l'Islam, extraite de "La pudeur – La réserve et le trouble" (Autrement)

    "Il faut donc isoler le beau sexe, cloîtrer la femme, voiler son corps, assourdir sa voix. Prise au ras du tapis de prière, la pudeur musulmane vise surtout à maintenir la paix sociale. Tout se passe comme si l'instinct sexuel échappait totalement au contrôle de l'homme. Comme si la femme, allumeuse en diable, était une bombe ambulante dont le chevelure serait la mèche. Comme si le sexe de l'homme n'était qu'une allumette prête à craquer devant la première femelle venue. Et c'est ainsi qu'un voile de pudeur recouvre la femme. Le Coran en loue la vertu et la Sunna surenchérit. Il vise d'ailleurs moins à dérober au regard la femme proprement dite qu'il veille à ne donner aucune prise à la concupiscence mâle. Une très proche parente, hors circuit de la séduction, une vieille femme pourraient se dérober sans péril. Mais la jeune fille, l'épouse active, la femme mûre, doivent non seulement se couvrir mais aussi veiller à ce que l'étoffe du voile soit la plus épaisse et la plus ample possible… La pudeur ne procède pas seulement de l'intention, elle implique la précaution. Pas de parfum ou de clinquant, ni de bruit de marche. Satan ne manquerait pas d'en caresser avec l'oreille, l'oeil et l'odorat du mâle. La croyante doit marcher dans la rue comme sur un champ miné, mine de rien. La voix fait partie de son intime féminité. Elle ne doit pas souffler mot en présence d'un étranger."

    Epinglée...


    "Epingler" une lycéenne ou une collégienne en courte jupe plissée est un fantasme récurrent chez bien des Japonais...

    Lying in the nature


    "I just like lying in the nature."


    Rêve russe


    Nikolay Fomin réinterprète de façon onirique et sensuelle la tradition des illustrateurs de conte russes.


  • D'un clic, d'autres rêveries sensuelles de Fomin...
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