14 décembre 2006

Le sourire de l'Ange

Dans la "Dolce vita", Fellini met en scène l'impossible rencontre entre un fêtard éreinté et un être juvénile, messager de l'au-delà, d'un au-delà en soi.

A la fin de la "Dolce Vita", le personnage de Mastroianni se retrouve au petit matin sur une plage, en compagnie de sa bande de fêtards. Pas vraiment scandaleuse, la nuit qui les a réunis a plutôt semblé dénuée d'inspiration, tristounette. Soudain, Marcello voit son attention attiré par une jeune fille au visage angélique, de l'autre côté d'un modeste estuaire creusé par la marée dans le sable. Elle lui sourit, lui fait signe, lui parle dans le fracas des vagues. Il la voit. Mais il ne l'entend pas. Il ne la comprend pas.

Elle est si loin, si proche. Eloignée de son monde aux plaisirs blasés. Familière, née de la mer et de l'aube, avec sa vêture sobre, ses cheveux tirés.

C'est l'appel de l'Ange, celui de l'ailleurs, d'un ailleurs qu'il serait si simple à Marcello d'approcher, de toucher, si l'obstacle principal n'était en lui.

L'Ange rencontrée ici n'est pas celle de la morale, de la pudeur face au monde de la nuit, de la débauche, mais de l'ouverture de l'esprit et des sens, de l'accès possible à une vérité, une réalité intérieure.

L'opportune conclusion d'un film semé de symboles sacrés (le Christ géant transporté par hélicoptère, l'apparition miraculeuse).

Une histoire en quête de grâce…

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