29 juillet 2008

Pourquoi pas, il pleut

La pluie frappait les fenêtres de l'étudiante. Elle était assise sur le canapé et lisait "I've been Down So long, Looks Like up to Me." Quinn se rendit dans la salle de bains, il trouva une boîte de pilules contraceptives sur le lavabo. En retournant dans le salon, il remarqua que la fille ne portait pas (plus) de soutien-gorge sous son sweat-shirt. La chaîne stéréo passait "Mr. Tambourine Man". Elle dit quelque chose, il répondit quelque chose, elle rit, lui aussi. Elle jouait avec l'enveloppe en papier kraft. Ses cheveux étaient tout près du visage de Quinn. Leurs doigts se frôlèrent, elle ne retira pas sa main. Quand elle leva son visage vers lui, elle avait les yeux fermés. Il l'embrassa et glissa sa main sous le sweat-shirt. Elle dit : "Pourquoi pas, il pleut".

City of shadows - La ville des ombres- James Grady - Rivages Thriller


1 juillet 2008

Audition, Hard candy : dures à croquer

Hard candy, de David Slade (2005), confronte Hayley, web-surfeuse de 14 ans à Jeff Kohlver, séduisant photographe de 32 ans en quête de chair (très) fraîche. Lorsqu'ils se rencontrent, elle fait preuve de candeur face à cet homme devant lequel tant de femmes se sont dévêtues, mais aussi de hardiesse juvénile. Une fois chez lui, le rapport de force bascule rapidement, et l'homme se retrouve tout à coup exposé à de longues exhortations morales, un examen impitoyable de son trouble passé... et une menace d'émasculation en direct.

Si Ellen Page est convaincante dans ce rôle de teenager en contrôle de la situation, Patrick Wilson ne parvient pas vraiment à convaincre... son regard clair et vide et son jeu superficiel évoquant, disons, le pâle Jeff Daniels (pas d'offense !..).

La situation dépeinte dans "Hard Candy" n'est pas sans évoquer Audition de Takashi Miike, sorti en 2002. A l'issue d'un long cheminement en quête d'une juvénile épouse, l'honorable Shigeharu Aoyama se retrouve lui aussi au pouvoir d'Asami, jeune femme sadique, alias la troublante Eihi Shiina...

De fait, Hard candy est à Ôdishon ce que le "Canada dry" est au rhum de plantation... Difficile, il est vrai, de battre un cinéaste nippon en matière d'ambiance trouble, cauchemardesque, ou SM raffinée. Le stressant The Ring, de Gore Verbinski, avec Naomi Watts (2002), fait sans doute exception.

Thierry Follain