1 juillet 2008

Audition, Hard candy : dures à croquer

Hard candy, de David Slade (2005), confronte Hayley, web-surfeuse de 14 ans à Jeff Kohlver, séduisant photographe de 32 ans en quête de chair (très) fraîche. Lorsqu'ils se rencontrent, elle fait preuve de candeur face à cet homme devant lequel tant de femmes se sont dévêtues, mais aussi de hardiesse juvénile. Une fois chez lui, le rapport de force bascule rapidement, et l'homme se retrouve tout à coup exposé à de longues exhortations morales, un examen impitoyable de son trouble passé... et une menace d'émasculation en direct.

Si Ellen Page est convaincante dans ce rôle de teenager en contrôle de la situation, Patrick Wilson ne parvient pas vraiment à convaincre... son regard clair et vide et son jeu superficiel évoquant, disons, le pâle Jeff Daniels (pas d'offense !..).

La situation dépeinte dans "Hard Candy" n'est pas sans évoquer Audition de Takashi Miike, sorti en 2002. A l'issue d'un long cheminement en quête d'une juvénile épouse, l'honorable Shigeharu Aoyama se retrouve lui aussi au pouvoir d'Asami, jeune femme sadique, alias la troublante Eihi Shiina...

De fait, Hard candy est à Ôdishon ce que le "Canada dry" est au rhum de plantation... Difficile, il est vrai, de battre un cinéaste nippon en matière d'ambiance trouble, cauchemardesque, ou SM raffinée. Le stressant The Ring, de Gore Verbinski, avec Naomi Watts (2002), fait sans doute exception.

Thierry Follain


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