27 octobre 2007

16 Horsepower : parcourez la Cinder Alley


J'ai fait connaissance avec 16 Horsepower au coeur d'une Fnac, pas la plus "musicale", celle de La Défense. Casque sur les oreilles j'ai été impressionné par la musique sombre, fiévreuse de l'album "Sackcloth'n' Ashes", cette voix torturée, cet art instrumental raffiné.


Depuis, je les ai vus deux fois en concert, menés par David Eugene Edwards. Ce chanteur, auteur-compositeur, guitariste, banjoiste, etc, passionné de folk-music américaine (au sens noble), est le petit-fils d'un pasteur-prédicateur nazaréen qui l'a profondément marqué, comme en témoignent ses textes.

Etre au premier rang était avec lui, avec eux, une expérience inoubliable, car cet homme est littéralement "possédé" par la musique. Bellement accompagné par Pascal Humbert (bassiste, co-fondateur) et Jean-Yves Tola (batterie), ex-membres de "Passion Fodder", groupe rock français.

16 Horsepower, ce fut une intense rencontre franco-américaine, dans le cadre du "Denver sound". Et aussi, à mon avis, un acte artistique dont l'intensité et la profondeur planaient bien au-dessus de son jeune public.


David Eugene poursuit sa route musicale avec son projet solo Woven Hand.

Pascal Humbert et Jean-Yves Tola ont, quant à eux, créé le duo Lilium, riche de 2 albums, à ce jour.



Cinder Alley est une des chansons les plus prenantes de 16 Horsepower.

La voici en "live", contexte idéal pour s'imprégner de l'art tourmenté de David Eugene...

25 octobre 2007

Burning brave

L'un des traits les plus dignes de l'être humain, c'est sa capacité à lutter dans les conditions les plus désespérées. Voilà ce qui me frappe dans cette photo d'Amy Berling, Californienne luttant avec un tuyau d'arrosage contre les flammes qui approchent sa maison, à South Escondito. La chaleur écrasante, la fumée, la suffocation ne l'empêchent pas de se battre. Poing crispé, elle est impuissante, épuisée, mais résolue.

C'est un drame, un vrai, à l'occidentale. Sans cris, sans gémissements, sans gesticulation. Juste le besoin de lutter jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Que toute résistance soit vaine. Soit vanité.

Au loin, l'hélicoptère largue une charge d'eau avec retardateur de flammes. Une tout autre puissance. Mais si lointaine.

Ici subsistent la solitude, la volonté. Jusqu'à ce qu'il faille se retirer. En sachant, qu'au moins, elle aura tout essayé.


Photo : Brian Vander Brug - L.A Times

19 octobre 2007

Gorecki : Lamb tisse sa toile vibrante

Avec "Gorecki", le duo "Trip Hop" Lamb signe une oeuvre envoûtante, construite sur une montée en intensité élégamment et sobrement orchestrée, portée par la voix prenante de Louise Rhodes. C'est également une chanson sur l'amour absolu, ce qui fait du bien de temps en temps. Tout comme la beauté qui fait sens.

L'histoire pourrait s'arrêter là, si "Gorecki" n'avait également donné naissance à un clip bravant l'air du temps. En noir et blanc, inspiré tout à la fois de l'esthétique impressionniste et de celle du cinéma des années 30 à son sommet, avec ses correspondances géométriques, ses ombres et lumières, ce film prend sens par le thème du tissage, de l'attente, de l'errance.

Louise Rhodes et Andy Barlow ont ainsi produit une de ces rares oeuvres dont on sent qu'elles résisteront aux tendances, au temps et à la jouissance rapidement consommés.

Just enjoy.

Le Trip Hop (Wikipedia)


Mon Ange garde rien


Mon Ange déconne

mon Ange gardien
exagère

Elle se sauve le soir
pour secourir ceux qui rament
dans les profondeurs
du métro, du RER

Mon Ange déconne

mon Ange garde rien.



Dita Pepe, voleuse d'hommes ?..

Dans sa longue série d'autoportraits, la photographe tchèque Dita Pepe associe avec brio perception de soi, mimétisme avec une milieu familial, culturel, social et témoignage sur les styles de vie. Un projet dont peut déranger l'extrême imbrication de l'artiste dans l'univers intime de ses modèles-partenaires...

A travers une démarche troublante, Dita s'est projetée, on pourrait dire incrustée, dans l'univers de femmes diverses et variées, y jouant avec un talent confondant le rôle d'une proche, mère, soeur, etc... Elle adopte non seulement le style mais la posture, l'expression de ses "modèles", des vrais gens qu'elle accompagne un instant.

Dita a franchi une nouvelle frontière en s'affichant compagne d'hommes inconnus, sur le même principe de mimétisme total. Le parti-pris esthétique, celui de photos aux contrastes durs, fortement soulignés par les flash introduit une notion d'artifice, de décalage dans sa démarche.

Son oeuvre est cependant porteuse d'un léger malaise, lorsque l'artiste semble prendre la place d'une femme auprès de son mari, de ses enfants, dans une photo de mariage ou de famille...

Dita Pepe, voleuse d'hommes ?..




15 octobre 2007

Le grand voile bat comme une aile

Au corps réel, surchargé d'étoffes et de bijoux, de la femme berbère ou kabyle traditionnelle, le regard occidental substitua le fantasme d'un corps odorant et barbare dénudé, paré d'argent, d'or et de pierreries. Voyageurs et artistes se trouvèrent pris dans l'inextricable contradiction entre un ordre ancien qui dissimulait le corps, mais affichait de multiples codes, et leur propre désir, en quête d'immédiate accessibilité.

Dans Les Coquelicots, Léon Comerre met en scène une jeune danseuse au corps ferme et voluptueux, vêtue d'un haut doré que ne renierait pas une adolescente contemporaine, et d’une jupe, ou plutôt d’une étoffe lamée, chamarrée, savamment drapée sur ses hanches généreuse, le triangle des hanches et du pubis étant marqué par le croisement de bandes de tissus. La bijouterie berbère intervient par touches sur ce corps luxurieux : bracelet cylindrique argenté au bras droit, bracelets dorés niellés au bras et au poignet gauches. Jumelles des seins pressés par l'étoffe, des fibules rondes ferment la croisée de la jupe. Conséquents, les fameux coquelicots, également au nombre de deux, ornent l'épaisse chevelure de jais, en harmonie avec la bouche petite, écarlate et pleine. La jeune femme tient un tambourin à la main droite. La musique et la danse – vraisemblablement du ventre – ne vont pas tarder à se déchaîner…


Comme l’illustre cette toile, les peintres orientalistes furent séduits par la "barbare" joaillerie berbère. Ils y lurent une "invitation au voyage" loin des femmes occidentales corsetées vêtues de pauvres couleurs, ils y virent des parures destiné à un corps libéré, dénudé, ou pour le moins révélé.

De nos jours, encore, la massive beauté de la bijouterie berbère attire et fascine par son exotisme, sa pesanteur, son évocation fantasmée d'un monde voluptueux, barbare, pris dans un jeu ambigu de contrainte, de liberté, de sensualité et de soumission. (...)

14 octobre 2007

Aux Elfes


Fragment des années tourbillonnantes

Elles sont nombreuses,
elles sont légendes,
les danseuses de la nuit

Heures d'oubli programmées,
heurts adoucis, esquivés, esquissés,
portés par les musiques
rythmiques
arythmiques,
faites et fêtes
du corps et de l'esprit

Les scintillements nocturnes allument
de profonds incendies

Sous les lumières glauques,
les lumières vivent

Chacun, chacune trace son parcours
à la poursuite des astres musicaux.
Ces vibrants univers,
comètes de sens et de désir, cohabitent, persistent,
hésitent

La musique répétitive,
musique cyclique
brise les conventions et les acquis

Chacun trace sa sphère
et crée sa vie amie
dans cet espace d'ombre et de lumière,
cette vie intense,
artificielle

Chacun, chacune poursuit son ombre
dansante,
sourit, bondit,
avant d'être rendu à la lumière frissonnante
du matin.


Télécharger "Aux Elfes"…


12 octobre 2007

Complètement Flickés !

Faire une recherche d'images via Yahoogle devient un véritable parcours du combattant. Peu de chances, désormais, de tomber sur une révélation, un artiste, une vision qui séduit ou qui dérange, l'élan créatif, l'oeuvre construite des années durant.

Les photos déversées sur flickr.com par les internautes du monde entier règnent en maîtresse sur des pages et des pages de résultats de recherche. Le grand web-bazar a absorbé la photo. Bien sûr, on trouve par-ci par-là un cliché intéressant (comme celui de "Firefleaz", ci-dessus), mais nous en payons l'accès par d'innombrables images non sélectionnées.

Dans la foulée de la télé-réalité, la grande famille planétaire nous submergerait-elle de sa gratuité, de sa banalité?


11 octobre 2007

Philippe Pascal : Divin Marquis

"Nouveau et intéressant : le chanteur fascine la salle avec ses mains"

C'est ce qu'écrivait un journaliste d'"Actuel" dans les Années 80. Le chanteur, c'était Philippe Pascal, le groupe "Marquis de Sade". OVNI improbable de la trépidante scène rennaise (Daho, Niagara), puis française, il produisit deux albums : "Dantzig Twist" et "Rue de Siam".

MdS : "Back to cruelty"
montage personnel
sur Down by the water,
ma Chaîne YouTube

Projet du second album : créer un "funk blanc". Non partagé par le chanteur Philippe Pascal. Et pourtant... "Rue de Siam" reste une des oeuvres marquantes de la pop rock- new wave française, avec l'apport de Steve Nye, également producteur pour "Japan", le groupe de David Sylvian.


Marquis de Sade ? Deux petits tours divins, et puis s'en vont...

8 octobre 2007

Femmes célibataires anxieuses : l'espoir d'Hillary

Elles ont moins de 45 ans, elles s'inquiètent pour la guerre en Irak, l'égalité des salaires, la sécu, l'éducation. Elles représentent 25% du corps électoral américain. Ce sont les "femmes célibataires anxieuses", électorat potentiel pour le futur candidat démocrate. Qui sera peut-être Hillary Clinton.

D'après un sondage de l'ONG "Women's Voices : Women vote", les femmes célibataires américaines de moins de 45 ans constituent un réservoir de voix démocrates pour les Présidentielles de 2008. Majoritairement blanches (64%), mobiles, peu diplômées (14%), elles attendent du nouveau Congrès et du futur Président l'écoute et le changement.

Baptisées "Single anxious females" par Ann Lewis, conseillère d'Hillary Clinton, elles ont quatre préoccupations majeures : la guerre d'Iraq, les prestations sociales (prénatales, en particulier), l'égalité des salaires hommes-femmes et l'éducation (le coût élevé des études universitaires).

Si la "soccer mom", mère de famille fan de football américain (et de son fils footballeur), caractérisait l'électorat des années Clinton, le "Nascar dad", amateur de courses de stock-cars, les années Bush, les "femmes célibataires anxieuses" pourraient bien constituer un enjeu capital pour la prochaine présidentielle.

Hillary l'a bien compris : elle a déjà donné des conférences de presse sur les "Women on their own" dans plusieurs états.


D'un clic, le site de Women's Voices, Women's Vote


photo : Michael Maloney