28 mai 2007

Barbi Twins : le cauchemar américain


Personnages semble-t-il réels, les "Barbi Twins sont une quintessence du rêve américain, de la bimbo californienne. Le pire, c'est qu'elle sont les porte-paroles de l'alimentation saine...

Ce sont les bien-nommées Barbi Twins, nées en 1963 en Californie (...). Je suis tombé dessus par hasard. Un peu hagard. Je pensais que c'était des produits de la 3D, mais elles existent. Elles passent à la télé américaine, elles ont "écrit" un livre sur la lutte contre la boulimie, "Dying to be healthy", et ont créée leur ligne de produits diététiques.

Elles ont accédé à la "gloire" dans les années 90, en apparaissant dans "Playboy", magazine et calendrier. Depuis, elles sont passées à "Hustler", publication plus sulfureuse, dans des poses et sur fond d'histoires sado-maso.

On frémit à l'idée qu'elles puissent être les role models de jeunes Américaines...

D'un clic, le Site "officiel" des fans des Barbi Twins. Attention, les yeux !..


27 mai 2007

Une liaison, purement et simplement

A l'approche de la quarantaine, So-Hyun, bourgeoise de Séoul, mère de famille tranquille, s'éprend du fiancé de sa petite soeur, et réciproquement. A un rythme paisible, à travers les séquences courtes d'"Une liaison", Je-Yong Lee dépeint le lent trajet de cette femme (la hiératique Mi-Sook Lee) vers la liberté.

Comme le constate sa jeune soeur à un tristounet dîner d'anniversaire, So-Hyun, alias Mi-Sook Lee, a 39 ans, un mari architecte, souvent absent, un garçon de 11 ans, un grand appartement design à Séoul, et une collection de fossiles (7, pour 7 anniversaires). Elle va devoir accueillir et guider Woo-In, le fiancé de sa soeur Ji-Hyun de retour d'Amérique pour le mariage. Ji-Hyun est elle-même restée là-bas. Erreur.

La femme mariée et le jeune homme romantique vont parcourir Séoul, sa campagne, sa banlieue (c'est un mini road-movie), et, sans cris, sans éclats, tomber passionnément amoureux l'un de l'autre, d'où escales répétées dans une chambre avec vue sur jardin. Ca pourrait être le non-scénario d'un film français, mais non... Je-Yong Lee fait le choix de multiples et courtes séquences, autant d'esquisses, de croquis de lieux, de conversations, d'états d'âme rarement exprimés et tellement évidents. Il n'a pas peur d'introduire ou conclure ces brèves scènes par un cadrage vide, une chambre, un mur, un jardin, un paysage, reflétant ainsi l'ample respiration qui baigne les personnages et le film.

Tout cela se déroule dans une Corée très occidentalisée, avec ici ou là un élément contextuel marquant : l'appartement du père malade, où l'on vit encore au niveau du sol, l'exercice d'alerte aérienne... les sirènes sonnent, un civil avec brassard s'agite... les passants se ruent vers un abri.

Au comble du bouleversement, Mi-Sook Lee concède au spectateur un visage baissé, masqué par une impertinente mèche de cheveux. Ce pourrait être insupportable, et c'est tout simplement beau. Car la sobriété baigne l'oeuvre, à l'image de son titre tout simple : "Jung sa", "Une liaison". Réduite à son essence, à son irrésistible force d'attraction.

La hiératique mais humble héroïne trouve peu à peu en elle le goût d'une autre vie. Elle est aidée en cela par un beau monologue de son amant, énoncé dans le cadre décalé du labo de chimie d'un collège, après une étreinte sauvage et la perspective d'une irrémédiable séparation :

"C'est bête. Vous allez vieillir. Personne ne vous remarquera. Vous allez vieillir et mourir. Vous tomberez malade. Personne ne vous parlera d'amour. Jamais plus vous ne pourrez prononcer ce mot".

Tout est dit.

26 mai 2007

La femme et le pantin


La graphiste Kembra Pfahler,
vue par la photographe gothico-fashion-trash
Katrina del mar


Candyman, l'horreur du réel

Nombre de films d'horreur se déroulent dans des lieux vénérables, hantés par le passé. En 1992, "Candyman" de Bernard Rose, situe enfin l'horreur contemporaine là où elle est souvent : un grand ensemble urbain délabré.

A la base , une légende : Candyman, manchot maléfique (et black) apparaît si on l'évoque cinq fois de suite devant un miroir. Etudiante sur la piste des légendes urbaines, Helen Lyle, alias Virginia Madsen, se lance sur la trace de ce personnage.

En fait, sur le même principe que "Ring", mais bien avant, un acte irrémédiable est accompli lorsqu'elle prend des clichés de graffitis dans une tour HLM pourrie d'une downtown américaine, là où survivent minorités ethniques, drogués, sdf, etc. L'invocation n'est que complémentaire : si tu pénètres dans le monde du mal, il ne te lâchera plus.

Ici, nulle intervention ne brisera le sort ou ne vaincra l'être maliféfique. Psys, entourage, exorcistes n'en peuvent mais. Helen verra ses amis assassinés, et sera inéluctablement accusée des crimes de l'invisible Candyman - qu'elle seule peut voir. En prime, son mari l'abandonne et se trouve illico une autre compagne.

S'ensuit une descente aux enfers solitaire, impitoyable, irrémédiable, coupée de tout espoir, de toute solidarité, qui reflète assez bien l'esprit des années 90. Finalement, l'héroïne rejoint elle-même la face sombre et invincible. Le scénario de Clive Barker, les scènes impitoyables, telle l'émergence d'Helen d'un tas de détritus, ne laissent aucune échappatoire au personnage comme au spectateur. D'où la force du film.

23 mai 2007

Les plaisirs chair


Les plaisirs chair, c'est une dédicace à l'air du temps


photo : Alex Krivtsov

19 mai 2007

"Orange mécanique" n'a pas perdu son jus...

Symbole de l'ultraviolence à sa sortie, en 1971, "Orange mécanique" est à présent un mouvant symbole de l'art épuré de Stanley Kubrick.

Clock work Orange, Stanley Kubricq - Orange mécanique, Stanley Kubricq - Blog with a View - blog-with-a-view.blogspot.comRevu "Orange mécanique". Etonnant de penser que ce film s'est construit une réputation d'extrême violence physique et sexuelle à sa sortie, en 1971.

Clock work Orange, Stanley Kubricq - Orange mécanique, Stanley Kubricq - Blog with a View - blog-with-a-view.blogspot.comPourtant, "La horde sauvage" de Sam Peckinpah avait fait scandale deux ans plus tôt, et là, question violence et sang répandu, on était gâtés.Il est vrai que "A clockwork orange" a créé des émules d'Alex et de ses "droogs" au Royaume-Uni.

Clock work Orange, Stanley Kubricq - Orange mécanique, Stanley Kubricq - Blog with a View - blog-with-a-view.blogspot.com Le "héros", Alex DeLarge est magnifiquement porté par Malcom Mc Dowell, qui s'était illustré en 68 (et oui) dans "If", film qui montrait une révolte sanglante, à coup de fusils d'assaut, contre le système des "public schools" britanniques (déjà...).

Toujours, cet art kubrickien de jouer le plan large et fixe sans ennuyer. Sans parler de la beauté de l'image, en décalage avec les éclairages créateurs d'ombre multiples de l'époque.

Scènes d'anthologie : des tas. Une que j'avais oubliée : la longue progression sur scène d'une walkyrie élancée, dénudée, vers un Alex atterré, sur fond de "Musique funèbre pour la Reine Mary", d'Henry Purcell, réinterprétée, "synthétisée" par Wendy Carlos. Un moment sacré.



Technorati Profile

Gisele Bündchen, au pied du mur

Top model Gisele Bundchen, nude - La Star Gisele Bündchen, nue - Gisele Bundchen, erotic photo - Blog with a View - blog-with-a-view.blogspot.com
Gisele Bündchen, mannequin brésilienne,

comme son nom ne l'indique pas.

Ici, les codes coutumiers, sublimés du "model" sont cassés.
Le corps voluptueux n'est pas magnifié, lissé.
Il est humain, porteur de beauté, mais aussi de faillibilité.
Confronté à la rugosité des briques,
à cette atmosphère froide,
il est non pas impérieux mais fragile.

Il en émane une forte sensualité,
bien plus que dans un univers coloré, saturé.

Avec ses surfaces ombreuses, contrastées,
ce pourrait être un cliché "pop" des années 70.
Ce qu'il n'est pas.

Je ne connais pas le nom du photographe.
Dommage...

16 mai 2007

Rikki Kasso : trouble in mind

Japonissime, l'art troublé de Rikki Kasso,
photographe et dessinateur à Tokyo.


D'un clic, Tokyo undressed,
le blog photographique de Rikki Kasso

(âmes pudiques s'abstenir).



14 mai 2007

Bill Clinton raconte Hillary

La campagne pré-présidentiable d'Hillary Clinton repose en particulier sur des newsletters et vidéos diffusées sur le web. La dernière fait intervenir Bill Clinton. Sur un fond de musique romantique, l'ex-Président narre "toutes ces choses que vous pouvez encore ignorer sur Hillary". De ses études à sa campagne, en passant par la Maison-Blanche, il peint un portrait d'Hillary courageuse, toujours dévouée au financement et au bien-être des faibles, des malades, enfants adultes, vétérans. Sur Hillcast , un efficace enchaînement de séquences liées par un serein Bill Clinton. Avec, toujours, la lampe allumée, symbole d'intimité et de pérennité (cf."La lampe d'Hillary" ).




PJ Harvey fait vibrer la scène





Songwriter, compositeur, guitariste
et femme de scène intense,
PJ Harvey,
bellement captée par Loïc Duquénois
aux Eurockéennes, en 2004.

Source : Photos and Gigs

13 mai 2007

Grey monday

Noir et Blanc doux,mignon minois, normal,
des vêtements de tous les jours,
le monde autour brumeux, flouté,
un univers simple et sobre,
baigné de la mélancolie
du Nord.


12 mai 2007

Melissa auf der Maur passe le mur du son

Belle série de Loïc Duquénois sur Melissa auf der Maur,
à Rock-en-Seine, en 2004.


Visible sur l'excellent site Photos and Gigs,
dédié à la photo de concert.

Des centaines de groupes, des milliers de clichés live.



Robert Crumb n'en perd pas une miette...

Créateur de "Fritz the cat", Robert Crumb a été un dessinateur-culte de la contre-culture américaine. Auteur de la pochette de l'album "Cheap thrills" de Janis Joplin, il a deux obsessions marquées : le jazz des années 20 et les femmes aux formes généreuses. Dont acte...






D'un clic, Crumb sur Lambiek.net

Crumb, Joplin: Cheap thrills

En 1968, Janis Joplin sort "Cheap thrills", avec, en particulier "Piece of my heart" et une singulière interprétation du "Summertime" de Gershwin.

En une nuit, Robert Crumb dessine la pochette qui fait de l'album toute une histoire... Sauf qu'il avait prévu un chameau néo-Camel en train de fumer, en couverture. Columbia choisit finalement ce qui devait être le dos de pochette... On ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie.

Janis Joplin, piece of our heart


Janis Joplin (1943 - 1970), texanne. Tôt attirée par le blues, et donc la musique noire dans un Etat sudiste, elle rejoint au début des années 60 le mouvement hippie à San Francisco. Comme Hendrix, elle n'entre pas directement dans le show-bizz et les studios, mais passe d'abord par un circuit de petits concerts. Idole féminine et a-féminine, anticonformiste, elle écrit une page brève et intense du blues-rock. Emancipée avant l'heure, certes pas glamour, elle disparaît à 27 ans, noyée dans un star-system mal adapté à sa personnalité, l'acide, la coke et le Southern Comfort.

Restent gravés dans la mémoire musicale "Ball and chain" (blues de Big Mama Thorton), "Me and Bobby Mc Gee" (chanson country de Kriss Kristofferson) et le mélancolique et prenant "Kozmic blues".

11 mai 2007

Two for the road : voyage au coeur d'Audrey

Je ne suis pas un fanatique des comédies conjugales, mais je ferai une exception pour "Two for the road" de Stanley Donen (1967). Porté par le script raffiné de Freddie Raphaël, la vibrante interprétation d'Audrey Hepburn et une stylisme acidulé très "sixties", ce film, curieusement, ne vieillit pas.

"Road movie" sentimental, ballet trans-temporel de voitures et de voyages traversant trois étapes de la vie d'un couple, "Two for the road" met en relief la capacité d'Audrey Hepburn à impulser sa vie, son énergie à ses personnages.

Elle passe sans problème de l'adolescente vibrante à la jeune mère de famille puis à l'épouse plus ou moins blasée d'un homme qui a trouvé le succès. Sans forcer. A l'aise...