Ce n'est pas vraiment une histoire du désir, plutôt celle de l'indécision, du renoncement. Si l'homme est le classique néo-quinquagénaire désabusé, Raja, elle, a un rude parcours derrière elle : orpheline, prostituée plus qu'occasionnelle, "fiancée" à un homme de son âge, chômeur chronique qui ferme les yeux sur ses passes et ses galères
10 août 2007
"Raja", les illusions perdues de Doillon
"Raja" de Doillon (2003), c'est la rencontre impossible entre des univers étrangers... Un homme qui aborde la cinquantaine, une jeune femme de 19 ans, un Français une Marocaine, un possédant désabusé, une fille du peuple malmenée par la vie, un néo-colon, une colonisée qui vit une liberté amère dans son pays. Un film sans esbroufe, d'une richesse surprenante.
Français confortablement exilé dans sa résidence de Marrakech, Fred ne fait rien de ses journées, et n'en attend pas grand-chose. Ses contacts les plus proches semblent être son régisseur, et surtout les deux femmes d'âge mûr qui prennent soin de sa maison et de lui. Dans ce désert des Tartares marocains, son attention est attirée par Raja, jeune femme entrée à son service.
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