30 août 2007
Kim Basinger, elle provoque l'affection
Kim Basinger est l'une des deux James Bond girls de "Never say never again" (1983).
Kim y est saisissante par sa beauté, qui naît de sa plastique, mais aussi de cette incertitude d'elle-même, de cette vulnérabilité inscrite sur son visage.
Le corps de Kim Basinger, à l'issue de la vingtaine, est un corps des années 70. Aux formes fluides, minces, déliées. A la poitrine relativement modeste.
Le corps de Kim contraste de façon saisissante avec celui des bimbos des années 2000, à fort taux de silicone et au développement mammaire affirmé.
Le corps, le visage de Kim provoquent l'affection autant que la charnelle stimulation.
Vingt ans plus tard, Kim Basinger joue aux côtés d'Eminem, dans l'excellent "8 Miles", de Curtis Hanson.
La sexy star de "9 semaines et demi" se coule dans le rôle de Stephanie Smith (sic), mère d'origine modeste, loseuse, coincée avec ses mômes dans une sorte de mobilhome.
La fragilité de Kim lui permet d'habiter ce personnage de femme touchante, aux abois.
Tout comme Eminem, Kim se dépouille ici de son statut de star pour habiter ce personnage féminin bellement désemparé.
Kim Basinger incarne un mélange rare de sensualité, de sexualité et de fragilité. Et en plus, elle est née la même année que moi.
29 août 2007
"Wedding T-shirts" : le retour de "Madame"
Reste à sonder les hommes à ce sujet...
Lire l'article de Maureen Dowd (New York Times, 30 oct. 2005)...
Envie d'un "Mrs T-shirt" ? Allez sur Shopforweddings.com...
24 août 2007
PJ Harvey on fire
"Lick my legs, I'm on fire" "Lick my legs of desire". Peu de femmes peuvent chanter de telles paroles sans sombrer dans la bimbo-isation totale. PJ Harvey, elle, elle sait faire.
Rockeuse à la Gretsch saturée, improbable sexy girl à l'artifice affirmé, song-writeuse talentueuse et audacieuse, chanteuse à la voix grave capable de monter dans le suraigu,... Polly Jean Harvey incarne une génération qui prend en main le rock, art macho par excellence, pour créer un monde d'impressions, de proclamations et de sensations féminin très éloigné des conventions.
Dès son premier album, "Dry" (1992), (période blouson de cuir et Doc Martens), PJ impose un style 100% personnel, de courts morceaux qui claquent, guitare ravageuse et batterie à la frappe sèche mêlées, sur des thèmes d'un érotisme post-adolescent brut de décoffrage ("dry"), sans concession romantique ni porno. Depuis, elle a abordé des univers plus apaisés (quoique...), notamment avec l'album "Stories from the city, stories from the sea" (2000). Dans "Is this desire ?" (1998) elle explore, sur des basses saturées ou des mélodies élaborées, les tréfonds ambigus, glauques ou apaisés de la relation entre deux êtres, avec de multiples variations. Issu de l'album éponyme, "Rid of me" (1993), que vous pouvez déguster ci-dessus, entraîne l'auditeur dans une séquence plutôt torride. Il demeure un passage obligé des concerts de Ms. Harvey.
A écouter aussi : L'album "4-Tracks Demos" (1993). Comme son nom l'indique, il regroupe des démos de PJ réalisées dans son studio personnel (album "Rid of me" et annexes). On sent que la création des morceaux part des pulsations saccadées de la Gretsch, sur lequelles sont posés les éléments rythmiques et les soudaines éruptions vocales caractéristiques de la rockeuse... Un "making of" chargé d'intensité.
22 août 2007
"Woodstock", le film d'une époque
Revoir "Woodstock", c'est être étonné, captivé par la modernité du tournage et du montage, la qualité de l'image, dans les conditions les plus difficiles... Au-delà, réussite évidente de cette multi-narration, multi-mise en scène jouant avec dextérité de l'écran multiple, d'une mise en images subtile de la rythmique (un certain Martin Scorcese a participé au montage).
Woodstock, c'est l'Histoire qui un instant déferle. L'émergence, la submergence de la jeunesse américaine des années 60. "We come over". "Nous prenons le pouvoir", clame une jeune fille. Illusion et réalité. C'est ça Woodstock. Une migration joyeuse, génarationnelle, bien au-delà du "flower power", ou du "summer of love" (qui fleurent bon le marketing).
La force de "Woodstock", le film réside dans son objectivité. L'équipe de Wadleigh (5 cameramen au générique), semble être partout Ils captent la scène (non, je ne l'ai pas oubliée), les performances plus ou moins intenses, le "backstage" rustique, l'immensité du public (quasi impossible à filmer), et de multiples échos visuels, sonores, qui tous contribuent à la fluidité de ce long témoignage.
La musique, alors... les groupes, omniprésents, de jour, de nuit. Même les moins brillants semblent transformés, portés par cet événement impossible qui se crée sous leurs yeux. Woodstock les dépasse, Woodstock les amène à se surpasser. Qui retenir ? Santana (pourtant pas ma tasse de thé), avec en particulier la performance du batteur Michael Shrieve, Jefferson Airplane (surtout : Grace Slick), porte-parole du psychédélisme West Coast, le "Going home" de Ten Years after, et, bien sûr Jimi Hendrix, qui clôt avec "The Star spangled banner" les "3 jours de musique, d'amour et de paix", à l'aube du lundi 18 août, devant environ 50 000 personnes. Bien vu que ce soit lui qui clôture, tellement sa musique torturée, distordue, et pourtant à base de ce bon vieux blues, a des foulées d'avance sur les groupes de Blues-rock, Pop-Rock, Néo-country ou Folk qui l'ont précédé. Une exception amusante : "Fly and the Family Stone", apparition black incongrue. Glitter, pas de danse souples et sautillants, choriste élégante à perruque, c'est un autre monde qui s'empare avec fougue de la scène, s'incruste dans la révolution pacifique... et blanche.
Le pacifisme, la patience des 450 000 jeunes rassemblés là, nulle part, sous la pluie sporadique, disposant d'aucune commodité et de peu de ravitaillement, 3 jours durant, ont frappé les contemporains, qui s'attendaient à bien pire. Rappelons qu'au-delà de l'enceinte de Woodstock, les années 60 sont peu "peace and love" en Amérique, qu'elles se déroulent sur fond de guerre froide, de Guerre du Vietnam, de contestation "blanche" ou "noire" parfois violente, et de répression assez impitoyable.
"L'esprit de Woodstock" s'est créé de lui-même, par aggrégation d'espérances, d'un bout à l'autre du pays. Il a existé. Fugace, sans doute, irradiant les années à venir, avant de s'effacer. Marquant les mémoires, sans changer l'Histoire.
Il en reste un film qui, dans sa conception, comme sa réalisation, n'a pas pris une ride. Ce qu'on ne saurait dire de l'ensemble de la production des années 70...
Thierry Follain
Woodstock : la fulgurance de Janis Joplin
La performance de Janis Joplin à Woodstock ne figurait pas dans la version originale du film. Elle fut incluse dans l'édition du 25ème anniversaire, celle du "director's cut", en 1994. Et c'est heureux, car Janis s'y donne avec cette force, ce déchirement qui étaient les siens sur scène.
Un morceau orchestral de l'album "Pearl" est titré "Buried alive in the blues". Consumée semble être la bonne expression. Lorsque Janis monte sur la scène de Woodstock, dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 août 1969, il lui reste un an à vivre.
Le site officiel sur Janis Joplin…
20 août 2007
Rachel Roberts : S1m0ne, la femme virtuelle
Ce qui est finalement rassurant.
Arthur Grace : la chair est-elle faible ?
des stripteaseuses en attente de show à Ténériffe...
ou des danseuses à un mariage chic...
prennent une signification quelque peu tristounette, décalée, qui s'éloigne des conventions de la fête, de l'appel du corps et de son apparence.
Un regard plus tourné vers les coulisses que vers la scène...
Le site d'Arthur…
11 août 2007
Ungerer : France-Allemagne au corps à corps
Le site de Tomi…
Traqués de Grozny à Amiens
Séquence 1 : 9 août 2007 : la police française vient expulser Natalia Aboneva, tchétchène, Andreï Dembski, son compagnon ukrainien, et leur fils Ivan, 12 ans. Le père tente de s'échapper par les balcons. Son fils le suit, chute de 4 étages. Sombre dans le coma.
Séquence 2 : 1995 : Natalia met Ivan au monde, à Grozny, en pleine guerre russo-tchétchène qui réduit la ville en ruines.
Séquence 4 : 2004 : Natalia, Andreï et Ivan fuient Grozny, les rafles arbitraires, les troupes russes et milices pro-russes, la "normalisation" sous le régime de Ramsan Kadyrov.
"Comment ?.."
Cold case
Photo : "You can't break me Mary Liz"
10 août 2007
"Raja", les illusions perdues de Doillon
Ce n'est pas vraiment une histoire du désir, plutôt celle de l'indécision, du renoncement. Si l'homme est le classique néo-quinquagénaire désabusé, Raja, elle, a un rude parcours derrière elle : orpheline, prostituée plus qu'occasionnelle, "fiancée" à un homme de son âge, chômeur chronique qui ferme les yeux sur ses passes et ses galères
9 août 2007
Mika enflamme Paris Hilton
La pauvre Paris n'a pu apparaître que quelques secondes à l'écran, accompagnée du commentaire attendri d'un des présentateurs et du visage de glace de Mika.
Un grand show en soi, qui éclipsait celui de l'héritière repentie...
En direct, le combat de Mika
6 août 2007
Chapeau melon et bottes de cuir : Rigg & MacNee and roaring sixties
Le personnage de "Mme Peel", Emma Peel, irrigue l'âge d'or de la série, de 1965 à 1967, où l'esprit chic et choc des sixties peuple chacun des épisodes, qui évoluent dans des univers épurés, entre fantastique et science-fiction, humour anglais, surréalisme en prime. La voie a été timidement ouverte, lors des deux saisons précédentes, par Honor Blackman, alias "Cathy Gale" (tout comme Diane Rigg, elle a été "James Bond girl").
Le "Chapeau melon et bottes de cuir" de cette époque ne respecte absolument rien, et surtout pas les séries américaines, telles "Mission impossible", qu'il pastiche allègrement. Les épisodes sont hantés par savants fous, haute société pervertie, villageois glauques, espions machiavéliques, plantes "aliens' carnivores, héros réduits à la taille de poupées, automates tueurs, et autres ennemis invisibles... Dans un contexte visuel tout à la fois impressionniste et épuré, le chapeau melon et les costumes "Saville Row" de Steed trouvent leur répondant dans les tenues osées d'Emma, souvent créées par le couturier John Bates... sans oublier les incontournables bottes. La complicité manifeste entre les deux acteurs fait le reste.
"The Avengers" est né de la rencontre rare entre expérimentation narrative et graphique, humour, action et grand public. Pas sûr que ses épisodes seraient programmés de nos jours en "prime time" sur les châines hertziennes de notre beau pays...
Emma peel, Queen of Sins
L'intrigue de "A touch of Brimstone" tourne autour du "Hellfire Club", reconstituant les fastes sulfureux de l'époque du Roi George, siège d'une bande de comploteurs visant ni plus ni moins à renverser, voire à pulvériser dans une explosion le gouvernement de sa Majesté. Alors que Steed devient membre du club, la belle Emma, droguée par les ignobles maîtres des lieux, se coule dans le rôle de la Reine des Péchés, lors d'une nuit d'"orgie".
Un brin osée dans l'univers de la télé familiale des années 60, isn't it ? Mais les Britanniques ont bravement relevé le défi, la scène où la Reine des péchés use de son fouet étant quelque peu censurée (mais pas celle où elle affronte l'infâme Cartney lui aussi armé dun fouet, allez donc comprendre...).
Est-il besoin de préciser que "A touch of brimstone" (une touche de soufre) fut banni des petits écrans américains ?.. En fait, "The Avengers" donna souvent la migraine aux censeurs d'Outre-Atlantique.
Parmi les nombreuses scènes marquantes, l'affrontement final de la dominatrice avec un étrange adversaire, entre clown et acrobate funèbre...
"A touch of brimstone" constitue un sommet dans l'esprit de subversion de "Chapeau melon et bottes de cuir" (à fond dans les années 60, rappelons-le). Scénaristes, acteurs et réalisateurs n'ont pas dû s'ennuyer. Et nous non plus.
"English site : The Avengers forever
3 août 2007
Daniel Edwards : Paris Hilton mise à nu
Formellement, l'oeuvre d'Edwards apparaît on ne peut plus classique, tout comme le sont les symboles parsemés : la tiare pour le statut de riche "débutante", le chihuahua inconsolable, la flûte de champagne renversée, ou le portable encore tenu par la victime.
Comme quoi, on peut être un artiste en vogue sans la moindre innovation plastique...
Site de la Galerie Capla Kesting