24 mars 2007

" Do you get the anger out here ? "

Trois jours et demi après le passage dévastateur de Katrina, alors que des centaines de milliers de sinistrés attendaient désespérément l'aide fédérale, Anderson Cooper, correspondant de CNN, interpellait en direct Mary Landrieu, Sénatrice démocrate de Louisiane, qui se confondait en remerciements envers ses collègues pour les crédits votés...

Mary Landrieu :

Je voudrais remercier les anciens Présidents Clinton et Bush (père, ndlr) pour les fermes déclarations de soutien et de consolation qu'ils ont faites aujourd'hui. … Je veux remercier le Sénateur Frist et le Sénateur Reid pour leur extraordinaire implication. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, Anderson - peut-être même l'a-t-on annoncé sur votre chaîne - mais ce soir, le Congrès est sur le point d'entamer une session sans précédent pour voter un budget de 10 milliards de dollars en faveur de la FEMA (Federal emergency management agency, ndlr) et de la Croix Rouge

Anderson Cooper :

Excusez-moi, Sénateur… Non, je n'ai pas entendu parler de cela, parce que, ces quatre derniers jours, j'ai vu des cadavres dans les rues, ici, dans le Mississipi. Alors … quand ils entendent les politiciens échanger des politesses, les gens en sont malades, enragés et frustrés, parce qu'hier, pour tout dire, il y avait un cadavre dans les rues de cette ville en train de se faire bouffer par les rats, parce que cette femme gisait là depuis 48 heures. Et on n'avait pas assez de moyens pour l'emmener. Vous comprenez la colère qui règne dehors ?

ML :

Anderson, cette colère, je l'ai en moi. … La plupart des maisons des membres de ma famille ont été détruites, nos maisons ont été détruites. Je comprends ce que vous dîtes, je connais tous ces informations, le Président des USA est lui aussi au courant … J'ai confiance. Ce pays est assez grand et puissant pour surmonter cette épreuve … et nous sommes sur la bonne voie …

AC :

… J'insiste… les gens ici veulent des réponses, ils veulent que quelqu'un se lève et reconnaisse : " Vous savez quoi ? Nous aurions dû faire plus. Avons-nous mobilisé tous les moyens disponibles ? "

ML :

Anderson, Anderson…

AC :

Non mais, c'est vrai… Aujourd'hui, c'est la première fois que je vois la Garde Nationale dans cette ville !

ML :

Anderson, je sais tout cela. Je sais où vous êtes. Je sais ce que vous voyez. Nous le savons, croyez-moi. Et nous comprenons qu'il faudra, à un moment, tout poser sur la table. Croyez-moi. Je sais ce qu'endurent ces gens. Le Gouverneur le sait. Le Président le sait. L'Armée en est consciente. Et nous sommes tous en train de faire notre possible pour stabiliser la situation …

(traduction du bloggeur-en-chef)

D'un clic, l'échange "live" entre Cooper et Landrieu…

D'un clic, le texte intégral de "l'interview"…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je me demande si un reporter français allumerait autant un ou une politicienne... mais c'est vrai qu'en France, on n'en arriverait quand même pas là...