27 novembre 2007

morgen - 2 - Flow my tears - extrait

Jeune Allemande de très bonne famille, Else voit sa vie brillante, aisée, brisée à 26 ans. Enlevée pour des motifs politiques, elle subit quatre mois de réclusion humiliante, avilissante. Libérée contre rançon, la jeune femme fait la rencontre improbable d'un homme plus âgé, qui lui redonne vie par sa tendresse, sa considération. Confrontée à nouveau à une mort sanglante, Else reconstruit sa vie en une contrée lointaine, forte d'elle-même, de son fils, de l'amour, de toutes les formes d'amour qu'elle porte en elle et suscite. Par touches impressionnistes, "morgen" narre son histoire.


Chapitre 6 - Nocturne (extrait)

Ils avaient amerri dans une chambre à deux lits, nichée dans le dernier carré d’un centre-ville historique, miraculeusement épargné.
Maintenant calme, paisible. Figé. Disneysé.

Tinderbelt rentra dans la chambre, accompagné d’Alberich, qu’il était allé promener. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre qui donnait sur une cour silencieuse, avec quelques arbres en pot, des tables, des chaises abritées sous une bâche transparente.

Lorsqu’il se retourna, Else sortait de la salle de bains, de la douche où elle avait passé un sacré bout de temps, lui semblait-il. Elle avança, rêveuse, ses cheveux noirs humides, drapée d’un peignoir blanc. Vint près de lui.
-Tu as vu ? Ca doit être sympa, le petit-déjeuner, en été.
Il approuva.
Mais ce n’était pas l’été, à peine le printemps.

Frémissant, il la regarda droit dans les yeux. C’était ahurissant, l’effet que cette femme lui faisait, l’irrésistible emprise qu’elle exerçait sur lui. Sans dire un mot. Sans faire un geste.

Elle lut tout cela dans son regard.
Désolée de ne pouvoir donner, juste recevoir, elle eut honte, et celle-ci se mêla à toutes les hontes nées de ces jours forcés. Un moment, elle se sentit vide, désemparée, puis il la prit dans ses bras, et elle se laissa aller.
Elle murmura " Pardon ". Peut-être ne comprit-il pas. En tout cas, il ne quémanda aucune explication. Les interrogatoires, les " pourquoi ? ", " quand ? ", " comment ? " appartenaient au passé.

(...)

Thierry Follain

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extrait 1 : "Les paupières à vif"


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