22 septembre 2007

Pudeur en ce jardin


Je marchais dans les jardins du Palais-Royal en compagnie d'une femme à l'élégance simple et naturelle. Profonde, désabusée, cultivée.

Alors que nous avancions lentement, parlions, une jeune Japonaise à la mise classique vint à la hauteur de ma compagne. Les yeux baissés, elle murmura : "Madame, votre robe est ouverte".

Effectivement, un bouton de la robe, qui se fermait dans le dos, s'était rebellé, révélant un mince espace de peau claire sur ce corps paisiblement voluptueux.

J'ai remis en place le bouton vagabond. Un geste d'une intense et tranquille intimité.

De l'après-midi en ce jardin, je garde le souvenir de cette pudeur partagée, de cette timide solidarité, ce sobre message d'alerte porté par un être qui ne fit que nous effleurer.

Echo d'un univers féminin secret, que l'homme côtoie, et parfois perçoit.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

la dame devait être bien belle; et bien chanceuse...

Thierry Follain a dit…

Belle, oui. Mais elle refusait que sa beauté soit sa force d'attraction. C'était une femme en quête de... d'autre chose. Chanceuse ? Je ne sais point...