24 septembre 2007

Dans "L'Avventura", irruption du désir

Dans "L'Avventura" d'Antonioni, le rythme lent, désabusé du film est rompu par une scène tourbillonnante. L'improbable "Gloria Perkins" provoque une émeute dans une petite ville sicilienne, pour la seule et unique raison qu'une couture a cédée sur la robe ajustée à son corps de starlette, découvrant un mince espace de peau et l'esquisse d'un porte-jarettelle.

Les hommes déferlent dans la rue, dans la boutique où elle vient chercher assistance, pour contempler ce spectacle d'un érotisme insoutable, dans une société sicilienne des années 60 où règne, parallèllement à la Maffia, le plus strict ordre moral, dans lequel, indique un autre personnage, les simples maillots de bain ne sont pas les bienvenus. La police doit intervenir pour l'évacuer de ce maelström dans lequel elle se meut avec une grâce languide.

L'ouragan érotique naît ici d'une exposition de l'intime rêvé, fantasmé, désiré. Le réel caché du corps féminin, de ce qui le pare, est un instant exposé.

Le personnage interprété par la fugitive Dorothy de Poliolio s'avère être en fait une courtisane de haut vol en quête de médiatisation. Dédiée au plaisir marchand, elle est l'avant-garde d'un mouvement de subversion.


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