Issue d'une tribu de réalisateurs et d'acteurs, Maggie Gyllenhaal s'est étonnamment mise en danger en tant qu'actrice dans le très décalé "Secretary" (La Secrétaire) de Steven Shainberg (2002). En bonne compagnie avec James Spader, elle se lance sans réserve dans ce portrait d'une relation sado-maso au jour le jour, entre avocat lunatique et secrétaire portée sur l'autodestruction. Portée par le dynamisme et la finesse de ses interprètes, l'oeuvre échappe au scabreux, se révèle subtile, prenante et légère.
On avait croisé Maggie avec plaisir l'année précédente dans le film-culte "Donnie Darko", de Richard Kelly. Cette fois, la vedette revenait à son frère Jake Gyllenhaal, saisissant dans son interprétation d'un ado trop sincère, pris entre deux mondes. Quelle famille !..
De la jeune fille à la star, il y a une période indécise, imprécise. Celle pendant laquelle des hommes, des femmes - plutôt des hommes - vont la façonner, faire de ce qu'elle est, de cette latence, le personnage qu'elle deviendra aux yeux du public. Et dont il lui sera difficile de s'écarter par la suite, à moins qu'elle ait vraiment en elle une forte personnalité. Ce qui était le cas d'Audrey Hepburn...