13 novembre 2010

Ca va, ça vient, par Thierry Follain


Dans le parc désert,
tu marchais sous le soleil
pâle
de mai,

tu récitais ton mantra
favori,
ton refuge quand la vie se couvrait,

tu te répétais

"Ca va,
ça va,
ça va,

ça va, ça vient".

Ca va, ça vient,
ces images dans ma mémoire
soumise aux diktats
des regrets, à la morsure des remords.

Ca va,
ça vient
à tout va,
ces images, ces sensations-
là.

T'étais une fille super,
tu marchais,
tu pensais à une journée
où on riait,
où on dansait
en avançant
sous un soleil qui semblait neuf,

nous ne serions jamais vieux.

Mais le temps et la joie,
c'est fragile,

ça va,
ça va,
puis
ça s'en va.

Ca va, ça vient,
mais ça n'avance à rien,

on n'en garde rien
que ces traces,
ces regrets, ces remords
qui mordent au détour
d'un souvenir
et d'un rire
depuis longtemps
effacés, du passé

décomposé.

T'étais une fille super,
dans le parc désert,
tu marchais au soleil,
tu avais cru trouver
où ça allait,
tout ça,
quand on s'est rencontrés,
quand on s'est serrés,
reconnus,
inconnus jusqu'alors.

Tu marchais sur cette allée,
aujourd'hui,
et je t'ai croisée
sans rien dire,
tu parlais, tu encourageais
une fillette
tout près de toi,

elle sautait à la corde
sur le sable compacté comme le temps qui s'était
écoulé,

elle vibrait au rythme de la corde qu'on distinguait
à peine,
virant, virevoltant
autour d'elle,
tel le temps passé.

Le temps,
l'amour,
ça va,
ça va, ça vient.

T'étais une fille super,
et ta gamine te ressemble,
ardente,
souriante,
intouchable et touchante.

La vie et la beauté,
c'est comme les souvenirs,

d'un jour à l'autre,
d'un être à l'autre,

ça va,
ça vient.



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