26 juillet 2007

Barbara e(s)t Lola

Dans "Lola, une femme allemande" (1981), Rainer-Werner Fassbinder dépeint la corruption qui gagne l'Allemagne de la fin des années 50, de la reconstruction. Il utilise pour cela l'image d'un vaste bordel, la "Villa Fink", dont les couleurs chatoyantes, acidulées, investissent, envahissent l'ensemble du film, des scènes et des lieux.

Prostituée en quête de pureté, "soutenue" par Schuckert, promoteur local, Barbara Sukowa, alias Lola, entraîne la chute morale du strict von Bohm, Directeur de l'urbanisme nouvellement nommé, son soupirant attitré. Fassbinder met là en scène un univers particulièrement décalé, dans lequel surgissent "muzak" et morceaux classiques en constant décalage avec l'enchaînement des scènes.

Morale : il n'y en a pas. Grand moment : l'interprétation vibrante et déchirée de "Capri Fisher" par Lola, dans le cabaret aux abois, alors que le candide von Bohm vient de découvrir la nature de son "activité". Une de ces séquences qui vous collent à l'esprit et à la peau pour toujours…

"Lola" appartient à la "Trilogie allemande" de Faßbinder, avec "Le mariage de Maria Braun" (1978) et "Le secret de Veronika Voß" (1984).


  • D'un clic, la Trilogie de Faßbinder…

  • Aucun commentaire: